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Formule 1 : Kobayashi, Sato, quel est le meilleur Japonais de tous les temps ?

Si plusieurs pilotes Japonais ont marqué l’histoire de la Formule 1, rares sont ceux qui ont obtenu le rang de bon pilote ces dernières années. Souvent injustement étiquetés “mauvais pilotes”, les nippons ont souvent été victimes de soutiens de constructeurs comme Honda et Toyota, qui imposaient leurs candidatures. Tour d’horizon de ces “samuraïs oubliés”, souvent généreux derrière le volant, pour le plus grand bonheur des fans adeptes de manoeuvres de dépassements osées…

Katayama, Nakajima, Suzuki, du bon et du moins bon

kazuki nakajima f1Si, selon nous, deux pilotes Japonais se sont particulièrement bien illustrés en Formule 1 –Takuma Sato et Kamui Kobayashi-, d’autres noms ne peuvent être oubliés. Nous pensons tout d’abord à Ukyo Katayama, auteur d’un début de carrière chaotique avant d’impressionner nombre d’observateurs, particulièrement en 1994, au volant d’une Tyrell-Yamaha assez réussie. Ukyo s’était ainsi offert deux cinquièmes places (Interlagos et Imola) et une sixième place en bataillant avec des Benetton, Mclaren et autres Ferrari, de temps à autre. Il passe même très près d’un premier podium en Formule 1, à Hockenheim, avant que sa mécanique ne rende l’âme. Des performances qu’il ne répétera pas les années suivantes…

La famille Nakajima a également obtenue quelques grands résultats, principalement avec les écuries Lotus, Tyrell et Williams. Honda pour le papa, Satoru, Toyota pour le fiston, Kasuki. Satoru aura eu la malchance d’être confronter à des coéquipiers du calibre de Senna, Piquet ou Alesi. Malgré tout, il réussira à se hisser à deux reprises à la quatrième place (1987, Silverstone et Adelaïde 1989) d’un Grand-Prix et à décrocher un meilleur tour en course (Australie 1989), en 74 G.P. Comme son papa, Kazuki ne décrochera aucun podium en Formule 1 au cours de ses deux saisons sur Williams Toyota. Il réalise sa meilleur performance en 2008, sur le circuit de Melbourne, en terminant sixième. En qualifications, sa plus belle réussite sera une cinquième place à Silverstone, en 2009. Il quitte toutefois la Formule 1 par la petite porte après le retrait de Toyota.

Nous rentrons maintenant dans le cercle très fermé des pilotes Japonais ayant réussi à se hisser sur un podium de Formule 1, avec le sympathique Aguri Suzuki. Poussé par Honda, Aguri marquera l’histoire de son pays en devenant le premier pilote nippon à conquérir un podium en F1. Il terminera en effet troisième du GP du Japon 1990 aux commandes d’une Larousse Lamborghini. Néanmoins, Suzuki ne confirmera jamais par la suite, enchaînant les mauvaises performances dans des écuries diverses et variées telles Footwork, Jordan ou encore Ligier, souvent en qualité de pigiste.

Passons maintenant aux deux plus grands pilotes japonais de tous les temps, deux personnages bouillants au volant et quelque fois capables de rivaliser avec les meilleurs, pour peu qu’ils disposent d’un matériel compétitif. Il s’agit, bien évidemment, de Takuma Sato et Kamui Kobayashi, soutenus respectivement par Honda et Toyota.

Takuma Sato, le plus rapide de tous ?

takuma sato podium formule 1Takuma Sato avait pourtant débuté bien mal sa carrière, en 2002. Imposé par Honda chez Jordan, à la place de Jean Alesi, “Taku” vit un calvaire face à Giancarlo Fisichella en ne marquant pas un seul point jusqu’au Grand-Prix du Japon. A Suzuka, Takuma se qualifie en effet à une brillante septième place pour se classer finalement cinquième de la course. Non reconduit pas Jordan, Sato reviendra néanmoins dès la saison suivante avec BAR Honda, à Suzuka, en remplacement cette-fois de Jacques Villeneuve. Pour se remplacement au pied levé, le nippon se classe sixième et impressionne ainsi le paddock.

Mais c’est en 2004 que la carrière de Sato atteint son point culminant. Associé à Button chez Bar Honda, le rapide Japonais fait des merveilles en qualifications, passant à un poil de la pole position à Monaco et se qualifiant en première ligne à Barcelone. Malheureusement, Takuma est accablé de problèmes mécaniques (casses moteurs essentiellement), au contraire de Button. La seconde partie de saison va cependant lui permettre de s’illustrer en signant notamment trois quatrième places ainsi qu’un splendide podium au GP des USA. Le record d’Aguri Suzuki est désormais égalé…Huitième du championnat avec 34 points marqués, il vivra ensuite un calvaire au sein d’une écurie Honda ayant la volonté de “le casser”, des propres mots de Pierre Dupasquier (Ex-Directeur technique de Michelin en F1), choqué par le traitement infligé à Sato cette année-là. D’après le Français, Sato disposait pourtant de qualités rares, notamment lors de la transmission de données et autres retours techniques…

“Taku” trouvera refuge chez Super Aguri, équipe fondée dans l’urgence par Aguri Suzuki et Honda, dont l’attitude envers “son” pilote a fortement déplu à l’opinion public au Japon. La première saison, au volant d’une ex-Arrows accusant trois saisons de retard, Sato se bat comme un beau diable et suscite l’admiration aux commandes de la plus mauvaise monoplace du plateau. Il passe même proche de l’exploit en fin de saison, au Brésil, en terminant dixième, position qui ne permettait pas d’entrer dans les points en ce temps-là.

L’année d’après, Takuma renoue avec les points, impressionnant une fois encore nombre de team managers. A Barcelone, il parvient en effet à se hisser au huitième rang après une course pleine de panache. Un premier point qui sera suivi de trois autres unités, au Canada, grâce à une sixième place décrochée après un magnifique dépassement sur Fernando Alonso, alors pilote Mclaren Honda. Il s’agira du dernier point en GP de Sato, l’aventure Super Aguri se terminant la saison suivante, après seulement quatre Grand-Prix.

Néanmoins, Sato trouvera refuge en Indycar, série dans laquelle il oeuvre toujours avec un certain talent, bien que son agressivité légendaire lui fasse toujours perdre de nombreux bons résultats. Il s’est cependant imposé une fois, à obtenu cinq podiums ainsi que cinq pole position.  En remportant une course en Indycar, Takuma Sato fixait d’ailleurs un nouveau record, celui du seul pilote nippon à s’être imposé dans cette série, très relevée.

Kamui Kobayashi, le plus réfléchi ?

Sauber Formula One driver Kamui Kobayashi of Japan celebrates his third position on the podium after the Japanese F1 Grand Prix at the Suzuka circuit October 7, 2012. REUTERS/Issei Kato

Sauber Formula One driver Kamui Kobayashi of Japan celebrates his third position on the podium after the Japanese F1 Grand Prix at the Suzuka circuit October 7, 2012. REUTERS/Issei Kato

Passons maintenant à Kamui Kobayashi, une autre perle issue de l’empire du soleil levant. Il débute en 2009, avec Toyota, en remplacement de Timo Glock. Après une première course un peu brouillonne, Kamui s’offre une belle performance dès son deuxième GP, en terminant sixième du Grand-Prix d’Abu Dhabi.

L’année suivante, engagé par BMW Sauber, il marque la bagatelle de 32 points. Une saison solide qui lui permet de poursuivre en Formule 1, avec Sauber. Et c’est au Grand-Prix de Monaco que “Koba” s’illustre à nouveau en signant une très encourageante cinquième place. Avec 30 points marqués en 2011, il renouvelle sa collaboration avec Sauber. Et l’écurie Suisse s’en félicitera rapidement, Kobayashi obtenant son premier podium en Formule 1 en terminant troisième du GP du Japon. Il égale ainsi Sato et Suzuki…

Un peu plus tôt dans la saison, en Chine, Kamui décroche son meilleur résultat en qualifications en se hissant sur la troisième place de la grille. Finalement classé dixième de l’épreuve, le nippon repartira avec le meilleur tour en course, autre fait d’arme à mettre à son actif. Il terminera également quatrième au GP d’Allemagne et égalera Takuma Sato en Belgique, en décrochant pour la première fois une place en première ligne ! Sixième à Abu Dhabi puis neuvième au Brésil, Kamui ne sera malheureusement pas reconduit par Sauber, pour raison économique ! Les dollars de Perez et le recrutement d’Hülkenberg sonneront en effet la fin de la carrière de Kobayashi en Formule 1.

Le Japonais reviendra toutefois en 2014 avec la petite écurie Caterham. Une monoplace très modeste qui ne lui permettra pas de marquer de points. Néamoins, fin 2014, Gene Haas avoue s’intéresser à lui dans l’optique de le recruter en 2016, dans sa nouvelle écurie de Formule 1. Avec un baquet disponible chez Haas et un autre chez Renault, Kamui Kobayashi conserve une petite chance de revenir en Formule 1 l’année prochaine…

Pour conclure, Sato ou Kobayashi, difficile de départager ces deux talents du sport automobile. Si le premier dispose probablement d’une pointe de vitesse légèrement supérieure, le second, plus réfléchi, est également plus fiable, tout en conservant ce sens de l’attaque et du dépassement. Nous pencherons donc pour une égalité, mais leurs carrières respectives restes ouvertes…

 

 

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