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Rallye de l’Acropole 2014 : Interview de Jourdan Serderidis

Après le Monte-Carlo et la Suède, continuons de suivre Jourdan Serderidis dans son aventure rallystique. Voici un Questions/Réponses qui fait suite à sa participation au 60e Rallye de l’Acropole, 3e manche du Championnat Européen des Rallyes (ERC).

LeMagSportAuto : 19e à l’arrivée de ce Rallye de l’Acropole 2014, êtes vous satisfait de ce résultat ?

Jourdan Serderidis : Je suis content d’être à l’arrivée car c’était un premier objectif (faire les kilomètres). J’avais visé initialement un top-15 et concrètement, j’aurai pu revendiquer une 17è place sans mon erreur dans la SS12. Mais 19è, ce n’est pas si mal en fin de compte et cela reste mon meilleur résultat international à ce jour.
Si je regarde mes chronos, je suis à 3-4 s/km d’Abbring le premier jour et même chose par rapport à Breen sur terre le deuxième jour donc j’ai progressé significativement sur la terre (pour mon troisième rallye sur cette surface). Je « drifte » plus tôt dans les virages, ce qui me fait gagner du temps.
Maintenant, pour être honnête, je voudrais toujours progresser plus vite mais c’est comme ça : il faut être patient…


Cette année l’Acropole n’est plus au calendrier du championnat du monde mais au calendrier du championnat européen. En dehors du plateau, quelles sont les incidences de ce changement sur ce rallye ?

JS : J’ai trouvé le rythme du rallye beaucoup plus souple qu’en WRC où les liaisons sont démentielles et où il n’y a aucun répit. Les distances en spéciales sont assez similaires par contre mais il y a moins de spéciales. C’est moins dur physiquement.

Pour cette édition 2014, le rallye était divisé en deux parties : Un rallye asphalte et un rallye terre. Quelles sont les conséquences d’un tel découpage ? Quelle partie avez-vous préféré ?

JS :Il faut être tout d’abord capable d’adapter son style de conduite immédiatement le deuxième jour à la surface « terre ». Le plus désorientant est la distance de freinage. Par contre, on avait testé en semaine sur les deux surfaces et nous avions donc un setup idéal pour chaque journée. Pour le team aussi, il faut être capable de transformer la voiture en configuration terre en un temps imparti maximal de 2 heures : c’est une prouesse que nous avons réalisé facilement (1 heure en fait !) mais on n’a pas droit à l’erreur non plus dans cette assistance…

Personnellement, j’ai préféré de loin les spéciales « terre » : la conduite est plus amusante, cela glisse naturellement.

Vous êtes originaire de Grèce, quelles sont les sensations que l’on ressent à piloter, « à domicile », sur l’un des plus mythiques rallyes européen ?

JS :Les Grecs m’ont réservé un accueil démesuré par rapport à mes compétences et à ma notoriété. Cela m’a fait chaud au cœur, lorsque dans les villages de montagne, on est acclamé comme un héros. Cela dit, il y avait quand même de la déception chez certains, par mon manque de connaissance de la langue (j’ai fait les interviews en anglais) et par le fait qu’ils s’imaginaient qu’en roulant en Fiesta R5, j’allais faire un top-5. Mais globalement, les Grecs ont une mentalité positive et j’ai reçu beaucoup de compliments à la fin du rallye.

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L’ambiance sur ce rallye avait l’air au top, comment expliquer l’enthousiasme des spectateurs locaux pour cet événement ? Que ressent-on au volant face à tant de ferveur ?

JS :Ah ! Les Grecs : ils sont fous !!! Ils nous considèrent comme de vrais gladiateurs et ont une admiration sincère pour ce sport. Vraiment, c’est impressionnant et rafraîchissant. Je pense qu’ils ont conscience des efforts et des risques que nous prenons pour leur assurer un spectacle. Maintenant, en spéciale, on est 100% concentré sur la course. Il n’y a pas place pour les sentiments.

Depuis le Monte-Carlo sentez-vous une progression dans votre pilotage ou êtes vous encore en phase d’apprentissage ?

JS :Je progresse mais le chemin est encore très long. On a bien identifié les lacunes. Ca, c’est positif. J’améliore beaucoup la confiance et le car control. Mais en ERC comme en WRC, il n’y a pas de cadeau, pas beaucoup de petites voitures et que du talent autour de nous. C’est un gros challenge…


Quelle est la suite de votre calendrier en attendant le Rallye de Pologne, fin juin ?

JS :Je vais faire le Wallonie fin avril et peut-être un petit rallye en mai pour garder le rythme. Mais après la Pologne, cela va s’enchaîner avec le Luxembourg, l’Australie, l’Alsace, la Catalogne et le Pays de Galles….

Une fois de plus merci à Jourdan Serderidis pour ses réponses et sa disponibilité !

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