Le Mag Sport Auto

Test de The Crew, attention à la déception !

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Au Crewpuscule d’une journée de courses.

Les développeurs annonçaient que The Crew ne pouvait se faire que sur new gen. Finalement, le jeu est également disponible sur Xbox 360 (et la PS3 alors ? Seule console à proposer un online gratuit…). Du côté de la réalisation graphique, on ne peut pas dire que le soft d’Ivory Tower fasse vraiment « new gen ». Si les effets de lumières sont splendides (ce soleil couchant sur les rocheuses ou New York est un pur régal), le reste est joli sans non plus casser des briques. Au final, le résultat est moins beau qu’un Forza Horizon 2 ou qu’un DriveClub. On peut néanmoins comprendre que l’immensité de la carte soit à l’origine de quelques limites graphiques. La modélisation des 37 voitures (oui seulement 37, et pas vraiment de véhicules inédits) est correcte mais, une fois de plus, en dessous de la concurrence ou même de ce que pouvait proposer, à son époque et comparativement, Test Drive Unlimited. De plus, le clipping est omniprésent et peu flatteur. Certains éléments du décor apparaissent ou disparaissent alors que vous arrivez dessus (bonjour les dégâts quand c’est un bus et que vous êtes en course). De même, les textures plus lointaines sont assez grossières parfois. Le copier/coller est impressionnant. Très flagrant quand vous arrivez sur un parking avec 10 fois le même van, ou que vous croisez toujours le même type de bus (couleur, forme, …) pendant des kilomètres. Déjà que le trafic n’est pas dense, mais avec ce souci de répétition… Il en va de même pour les bâtiments. On soulignera, néanmoins, l’effort fait par les développeurs pour proposer un grand nombre de monuments connus dans les villes et paysages que l’on peut traverser dans The Crew. A Miami, on sera même pris de Nostalgique dans certaines rues et quartiers à avoir l’impression de rejouer à Driver ou encore GTA : Vice City. On est tout heureux de connaître la map de certaines de ses villes, par cœur et à savoir se diriger sans regarder la map. (d’ailleurs Ivory Tower a fait le choix d’inverser la position de la map et du compte-tours, celui-ci étant à gauche quand la map est à droite. Une manière de se démarquer de la concurrence). Au final, la réalisation graphique de The Crew est d’assez bonne facture même si elle manque un peu le coche de la new gen et faiblit surtout par son clipping à outrance, et le manque de détails que ce soit sur les véhicules ou sur les décors. A noter que, comme de bien entendu, la version PC est de meilleure qualité que les moutures consoles. Néanmoins, le fossé entre les deux n’est pas aussi grand que l’on aurait pu le penser.

D’un point de vue technique, le jeu d’Ivory Tower se rattrape. Ainsi le titre est très fluide malgré l’immensité de la map. Peu de soucis techniques sont à dénoter, en dehors de la physique très spéciale évoquée plus haut. Un très bon boulot de la part du studio lyonnais donc. On notera, néanmoins, pas mal de déconnections intempestives des serveurs et donc, l’impossibilité de jouer ou des coupures assez embêtantes en pleine partie. Le problème d’un jeu qui est tout le temps connecté à internet…

Ce qui nous amène à évoquer l’aspect multijoueurs de ce The Crew. Que dire si ce n’est que, là aussi, ça manque d’originalité. Créer son Crew ou appartenir à une bande, n’apporte pas grand chose de plus au jeu. Des points bonus, certes, et des courses en coop, mais rien de bien palpitant. Une fois de plus, la coop sur la même console est aux abonnés absents. Un running gag déplaisant sur les jeux de courses depuis de très longues années. A propos de déplaisant, Ivory Tower propose deux monnaies dans son jeu : Les Bucks, monnaie du jeu qui remplace les dollars et les Crew Credits. Si certains sont offerts par le jeu, la majorité des CC sont en fait à gagner en sortant votre carte bleue ! A 50€ le pack le plus important (plus d’un million de Crew Credits) ça fait très très cher du bonus virtuel. Ce système de « micro-paiement » sert au final de « pay-to-win » pour les joueurs impatients et fortunés. Mais c’est surtout une méthode honteuse pour rentabiliser, au plus vite, le développement de ce jeu ! En sachant que des DLCs sont également prévus, la note risque d’être très salée pour ceux qui deviendraient fan de ce The Crew et souhaitent tout se payer pour y jouer à fond et le plus rapidement possible. Au final, Ubisoft aurait pu lancer ce jeu comme Free-to-play (ou à prix doux en dématérialisé) cela aurait pu justifier cette politique qu’on a du mal à avaler et qui pénalise une bonne partie des joueurs (déjà que ceux qui n’ont pas internet sont pénalisés et ne peuvent jouer au jeu).

thecrew_3

Terminons par l’aspect sonore du jeu. Comme expliqué plus haut, le bruitage des moteurs n’évolue pas d’une voiture à l’autre (au sein même d’une catégorie). Les effets sonores, eux, sont de bonne facture même s’ils manquent de détails. On aurait aimé entendre encore plus les passages de boîtes, la suspension travailler, ou les pneus criser sur le bitume quand on dérape. Le jeu est entièrement doublé en VF, et offre un résultat digne d’un blockbuster cinématographique. Normal on y retrouve des habitués du doublage de séries/films, comme Anne Massoteau connue pour doubler Stana Katic dans la série Castle ou encore l’actrice Judy Greer. Un bon point donc. Du côté de la musique, plusieurs radios sont disponibles mais le tout n’est pas transcendent. On est loin d’une bande son d’un Burnout ou d’un Midnight Club pour rester dans les jeux de courses automobiles.

Au final, que penser de The Crew alors ? Ivory Tower n’a pas rendu une copie qui souffre de ses ambitions (un open world immense) mais plutôt du BA-BA du jeu de courses automobiles. C’est là tout le paradoxe. Malgré un CV alléchant, et une volonté d’offrir aux joueurs du fun, le jeu termine dans le fossé dès le premier virage et met à terre toutes ses chances de victoire. La jouabilité de ce The Crew est fade et manque clairement de profondeur. Alors que Forza Horizon a proposé pour son deuxième opus, encore plus d’arcade et de fun tout en conservant un côté réaliste, les développeurs loupent presque totalement cet aspect si important de ce genre de jeux vidéo. Si le jeu n’est pas injouable il est, malheureusement, fade et sans saveur. Certains joueurs trouveront sûrement leur compte, mais pour la grande majorité ce ne sera pas le cas. Plus vous aimez les voitures, et plus vous voulez un jeu fun et/ou réaliste, plus The Crew sera une déception pour vous. Alors, on ne peut que s’interroger du choix d’Ubisoft qui a beaucoup mis en avant cette nouvelle licence alors qu’ils possèdent l’excellent studio Reflections (maintenant Ubisoft Reflections) papa de Driver et dont on attend un nouvel opus depuis 2011 et Driver San Francisco. Le studio anglais a également participé au développement de The Crew, mais ça ne se ressent pas. De plus, pour un jeu « pensé pour la new gen », le titre d’Ivory Tower ne brille pas par sa réalisation. En somme, The Crew est vraiment une grande déception d’autant plus qu’on était en droit d’attendre bien mieux de la part de personnes ayant officié sur V-Rally ou encore Test Drive Unlimited. Dommage !

La Note Le Mag Sport Auto : 12/20

Les + :
. Carte immense.
. Visiter les USA depuis son canapé.
. Doublage VF
. Fluide

Les – :
. Gameplay fade et sans saveur.
. Physique peu développée et parfois étonnante.
. 37 véhicules « seulement ».
. Vraiment peu original.
. Connexion internet obligatoire.
. l’IA
. Réalisation graphique pas très « new gen ».
. Le scénario
. Pas de challenge

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