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WRC Trophy, Jourdan Serderidis débriefe le Monte-Carlo

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Une fois de plus, Jourdan Serderidis a accepté de répondre à nos questions. Cette fois-ci, il réagit à son quatrième Rallye Monte-Carlo. Nous avions pu recueillir ses propos il y a 3 ans pour son premier Monte-Carl’, voici ses réponses après avoir remporté la catégorie WRC Trophy sur la manche d’ouverture de la saison 2017. Il y conjure le sort après deux abandons (2014 et 2016) et prend les commandes du nouveau WRC Trophy !

Jourdan Serderidis, premier leader du WRC Trophy 2017 !

LeMagSportAuto : Quel bilan tirez-vous de ce Rallye Monte-Carlo 2017 ? Avez-vous su atteindre tous vos objectifs ?
Jourdan Serderidis :
On avait comme objectif de terminer pour empocher le maximum de points en WRC Trophy et de faire un top-30. Donc, avec la 29è place on est satisfait. Intrinsèquement, on réalise même le 22è temps au niveau sportif, ce qui signifie qu’on a fait un gros progrès sur la performance pure et que nous sommes plus proches des pointures sur ce type de parcours. C’est très encourageant.

LMSA: Neige, verglas, route sèche, cette édition du Monte-Carlo fut elle si éprouvante qu’elle en a l’air ?
JS:
La difficulté vient principalement de l’alternance de rythme à adopter en fonction de l’adhérence. Il faut une concentration folle pour changer de rythme tous les 80 mètres et lire la route en permanence. La trajectoire idéale devient secondaire.

LMSA: Comment avez-vous vécu la dernière spéciale qui, d’un point de vue de spectateur, semblait être la plus délicate ?
JS:
Au regroupement, avant la PowerStage, on était tous morts de rire en regardant sur les smartphones en direct le « live ». Chaque équipage avait un choix de pneus différent et les conditions étaient très différentes de ce que nous avions eu au premier passage. Pour notre part, on avait fait un choix risqué avec 4 SuperSoft car nous avions encore des places à récupérer au général. Nous avons attaqué au maximum dans la montée vers le Turini (et même rattrapé un concurrent parti 2 minutes avant nous) puis assuré sur la descente verglacée de Peira Cava. C’était le bon choix mais quand même risqué… 🙂

LMSA: Quel est votre meilleur souvenir de ce Monte-Carlo 2017 ? Et le moins bon ?
JS:
J’ai beaucoup de fantastiques souvenirs de cette édition, en partant du test le dimanche avec des locaux comme Romain Roche, plus que sympa et plus que professionnel, en passant par un bon shakedown, une excellente ambiance dans le team avec notre ingénieur, Thomas Beluche, Charly le chef mécano et nos ouvreurs, Fred Beco et Cédric Pirotte qui ont travaillé comme des fous. En réalité, tout le team J-Motorsport a fait un boulot parfait. Ce n’est pas un hasard si nous avons deux résultats fantastiques à l’arrivée…
Le moins bon ? Notre position de départ décidée par l’organisation…

LMSA: Êtes vous satisfait de la performance d’Emil Bergkvist (6e en WRC-2) ?
JS:
Emil a 21 ans mais pilote comme un gars de 10 ans d’expérience. Il est spectaculaire, rapide mais intelligent. Il a fait exactement ce qu’on lui a demandé, avec panache. Compte tenu des petits soucis mécaniques et de ses crevaisons, il a rempli son contrat et se positionne comme favori pour l’Ultimate Challenge de Citroën, qui est le vrai objectif de la saison contre Yoann Bonato, Pierre-Louis Loubet et Simone Tempestini.

LMSA: Vous êtes désormais leader du WRC Trophy, avant la Suède (et l’arrivée de Bertelli et Gorban dans la compétition), que retirez-vous de cette victoire et de statut temporaire ?
JS:
La pression est maintenant sur mes concurrents. Ils sont intrinsèquement plus rapides que moi. Ils ont au moins 10 ans d’expérience en plus. Ils ont goûté au WRC depuis longtemps mais je ne pars pas battu d’avance. Faisons déjà un premier bilan après la Sardaigne…

LMSA: Avez-vous constaté un regain d’intérêt pour le WRC avec l’arrivée des nouvelles WorldRallyCars ou était-ce similaire aux autres années sur ce Monte-Carlo 2017 ?
JS:
Il y avait énormément de monde au MC cette année, plus que les deux dernières années il me semble. Mais cela reste un sport de connaisseurs et c’est très bien comme ça.

LMSA: Hayden Paddon en appelle à la responsabilité de tous suite au tragique accident survenu dans l’es1, selon vous comment pourrait-on éviter ce genre d’incident à l’avenir ?
JS:
Avant de répondre à la question, ma première remarque est la retenue face à un drame humain. Il y a mort d’homme et personne n’imagine ce genre d’incident dans un spectacle, un sport ou un divertissement. Ma première pensée va à la famille de la victime.
La meilleure chose à promouvoir est la sensibilisation de la part de tous les spectateurs et de tous les supporters (qui sont des connaisseurs du sport) auprès de gens moins expérimentés pour se positionner au mieux et de manière offensive sur le parcours : distance de sécurité, zone de sécurité, position debout, prêt à se déplacer rapidement.

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