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Dirt Rally : découvrez notre test (PS4 et Xbox One)

test dirt rally ps4

Absente depuis 2011, hors le spin-off Showdown sorti en 2012, la série DiRT fait son grand retour avec un opus sous-titré « Rally ». En early access pendant de nombreux mois exclusivement sur PC, le jeu est enfin sorti en version finale et, surtout, sur consoles. Codemasters propose son tout premier jeu de rallye « new gen » et souhaite surfer sur les souhaits d’une catégorie de joueurs et du succès actuel des simulations. Reste à savoir si ce DiRT Rally arrivera à convaincre les fans de la licence et ces joueurs avides de « réalisme ».

Richard Burns Rally 2

dirt rally testPetit rappel des faits : En 1998 Codemasters proposait un jeu vidéo de rallye développé en collaboration avec l’une des stars du moment en WRC : Colin McRae. Le jeu offrait un contenu assez important pour l’époque, les voitures phares du moment, du fun sans tomber dans l’arcade pure comme le concurrent Sega Rally mais ne possédait pas de « licences ». Le Second opus est encore une référence à l’heure actuelle. Après le 3e opus, et le développement de la concurrence (WRC en tête), la licence se basait surtout sur des rallyes originaux (USA par exemple), le partenariat avec Colin « McCrash » est des dégâts toujours plus impressionnants.

En 2007, Codemasters lançait sur la nouvelle génération de l’époque un opus sous-titré DiRT et avec un contenu bien plus impressionnant que par le passé et plus diversifié à l’instar de la carrière du moment de Colin McRae : Rallye, Rallycross et Hillclimb. Après la mort du pilote, et depuis DiRT 2 (qui dans de nombreux pays a perdu le nom « Colin McRae Rally ») en 2009 la licence s’est américanisée et est devenue encore plus arcade que par le passé. DiRT 3 offrant même du Gymkhana et un partenariat avec Ken Block. Un virage plus ou moins apprécié par les fans. Puis, DiRT Showdown est sorti, toujours aussi fun mais véritable « spin off » dans la série sur les sports mécaniques spectacles US. Un opus qui n’a pas rencontré un grand succès. Depuis, les joueurs attendaient DiRT 4. Au printemps 2015, Codemasters a annoncé DiRT Rally dans la plus grande des surprises, et en early access. Un opus qui devait renouer avec le passé rallystique et glorieux de la série… enfin presque.

Enfin presque car le jeu marque un virage à 180° dans l’histoire de la licence et celle de Codemasters. Exit le fun, exit l’américanisation de la licence et place à un jeu qui se dit « simulation de rallye » et développé en lien « avec la communauté ». D’où le titre de cette partie de notre test, référence à la référence du jeu vidéo de rallye côté simulation : Richard Burns Rally. Le titre édité par Eidos en 2004 est encore très joué et même adulé, plus qu’à l’époque, par des milliers de joueurs à travers le monde et à travers le mod RSRBR. Codemasters a voulu aller chercher ces joueurs là avec DiRT Rally. Dès le premier virage, dès les premiers mètres, on sent que le jeu se veut simulation. Mais nous y reviendrons plus tard.

Côté contenu, ce DiRT Rally est assez proche de ce que la licence a pu proposer par le passé. D’ailleurs, la grande majorité des véhicules jouables sont issus de DiRT 2 et DiRT 3. La plus grande nouveauté étant la présence de deux autos de la catégorie « Kit Car », réclamées depuis des lustres par les fans. Autre nouveauté, la présence de certaines livrées officielles pour 4 supercars (Peugeot 208 RX, Citroën DS3 RX, Volkswagen Polo RX et Ford Fiesta STRX) et de 4 circuits du Championnat du Monde de Rallycross. Une excellente chose, même si on ne peut qu’être déçus de ne pas avoir toute une partie du jeu (ou carrément un jeu entier) dédiée entièrement au WorldRX avec tous les pilotes, toutes les autos et toutes les catégories. Un peu comme un WRC ou un F1.

Le mode carrière n’est pas scénarisé et ne repose que sur l’enchaînement de compétitions et le gain de crédits qui permettent de renforcer l’équipe d’ingénieurs qui nous suit virtuellement et, surtout, de déverrouiller de nouvelles voitures… déjà disponibles en mode « partie rapide ». Un mode carrière qui manque d’intérêt et qui tranche sévèrement avec le folklore vu dans DiRT 2 et son mythique mobilehome. Heureusement que les ingénieurs et les améliorations à débloquer (en roulant x kilomètres avec la voiture en question) confèrent un minimum d’intérêt à ce mode carrière et ont une réelle influence sur le comportement des voitures. A noter que le jeu online est mis en avant dans ce mode carrière avec la présence du mode ligues et du mode JCJ qui permet d’avancer dans sa carrière en se mêlant à la communauté DiRT Rally… un gros côté RSRBR en somme.

Rally Simulation 2016

dirt rally cockpitEn face, nous avons WRC 5 avec ses défauts de jeunesse et son contenu maigre mais sous licence ou Sébastien Loeb Rally Evo, sa grande collection de voitures, son contenu intéressant mais un gameplay entre deux chaises et des défauts inhérents au studio de développement. DiRT Rally arrive donc comme archi-favori et un peu comme le messie pour les fans de rallye. Mais, autant vous prévenir tout de suite, si vous attendez un DiRT 4 ou si vous n’aimez pas la difficulté/simulation : fuyez ! DiRT Rally a bien écouté une partie de la communauté qui réclamait un vrai jeu de simulation à l’instar de Richard Burns Rally.

Les développeurs ont bossé leur copie dans ce sens et ont su l’améliorer au fil des mois. De ce fait, que ce soit avec une manette, un volant ou même un clavier, le gameplay de ce DiRT Rally est résolument simulation. Peut-être pas aussi poussée que chez Assetto Corsa ou d’autres titres de ce genre, mais une simulation comme on en avait pas vu depuis 12 ans ! Que ce soit dans le comportement de l’auto, sa physique, ses réactions, sa lourdeur ou son freinage, on retrouve du « réalisme » et quelque chose qui demande une vraie prise en main et de l’apprentissage. Comme en vrai. Un gros boulot de la part des développeurs qui offre quelque chose de très loin de ce qu’on avait pu connaître chez Codemasters. Un pari osé et réussi chez les fans de ce type de gameplay mais bien plus risqué pour le « grand public ».

Néanmoins, il y avait une place à prendre et la qualité du gameplay et de son réalisme nous conforte dans l’idée qu’il n’y avait que Codemasters Racing Studio pour nous offrir un tel jeu ! Seul petit bémol, les voitures ne sont peut-être pas encore assez « joueuses », surtout en Rallycross. Mais les meilleurs pilotes arriveront à en tirer de très belles choses pendant que les néophytes casseront voiture sur voiture… un peu comme certains pilotes officiels du WRC, preuve que ce DiRT Rally est réaliste à plus d’un niveau 😉 Aussi, on notera que la personnalisation technique des véhicules est assez minimaliste pour un jeu qui se veut simulation. On retrouve les mêmes paramètres modifiables que sur un DiRT 3, dommage. Certains points auraient été bons à pouvoir modifier comme la répartition de la motricité ou du freinage.

Comme vous pouvez le constater, DiRT Rally est bien l’héritier de Richard Burns Rally. Même si le titre d’Eidos était plus accès sur l’apprentissage et offrait un côté pédagogique plus poussé. DiRT Rally se contente de didacticiels facultatifs et même pas obligatoires avant de se lancer dans la carrière… regrettable, surtout pour les néophytes du genre ou des jeux de rallye. Certaines aides au pilotage sont cependant présentes dans le jeu afin de le rendre un peu plus abordable. Même si les pénalités, importantes proportionnellement à la durée des spéciales, sont lourdes et loin d’être très judicieuses pour le joueur. Encore une fois, Richard Burns Rally faisait ça de manière plus pédagogique et plus réaliste avec, notamment, la remise sur la route de la voiture par des spectateurs.

dirt rally xbox one test

Côté gestion des dégâts, si le nouveau titre de Codemasters se situe au dessus de la concurrence on est encore loin du sens du détail que proposait, à l’époque et comparativement parlant, un Colin McRae 3 ou un DiRT 2. Dommage. C’est un des points faibles de ce DiRT Rally, un leitmotiv sur les jeux vidéo de courses automobiles actuels.

Pour ce qui est de la qualité graphique, Codemasters a bien peaufiné son bébé depuis un an et a su offrir une version consoles de qualité. Si le jeu n’est pas aussi beau d’un DriveClub par exemple, le titre est le plus beau jeu de rallye à l’heure actuelle. Il fourmille de petits détails, notamment en vue cockpit, et offre une modélisation de qualité pour la quarantaine de véhicules présents au casting. Les effets de lumières sont de bonne facture ainsi que les rares effets météorologiques. Là où Codemasters frappe fort c’est du côté des spéciales que ce soit en terme de level design qu’en terme de graphismes, les spéciales sont très réalistes et typiques des pays traversés. C’est là qu’on aurait aimé avoir plus de rallyes ou carrément un WRC avec ce soin ! Du très bon boulot de la part de Codemasters d’autant plus que certaines spéciales sont longues, plus de 15kms !
Du côté de la bande son, DiRT Rally est encore dans le bon. Si le bruitage des moteurs aurait pu être encore plus réaliste, surtout sur les voitures modernes en rallye, le tout reste néanmoins de très bonne facture. Surtout pour les Supercars en rallycross dont la modélisation sonore est exquise, notamment lors des phases de départs où on a l’impression d’être sur le circuit ! Bravo Codemasters !

Techniquement, le jeu aussi est très bon. Très peu de bugs, pas de chute de framerate, pas d’effets pop up sur les décors comme dans WRC 5… bref du tout bon pour DiRT Rally. Notons tout de même une IA assez énervée en rallycross et qui bafoue parfois les règles… sans être sanctionnée, dommage pour un jeu « réaliste ».

dirt rally cars listAu final, ce DiRT Rally tient ses promesses et s’impose comme le jeu de rallye ultime à l’heure actuelle. Une véritable simulation digne héritière de Richard Burns Rally et un jeu de qualité à n’en point douter. Néanmoins, on regrettera un contenu un peu maigrichon, un casting automobile trop proche de DiRT 3 et un mode carrière sans grand intérêt. Sans compter le fait que la partie sous licence « FIA World Rallycross Championship » ne concerne que 3 voitures et leurs livrées et que 4 circuits. Dommage. Néanmoins, Codemasters a su réussir à faire prendre un virage très serré et très risqué à sa licence. Un choix qui risque de décevoir un grand nombre de fans de DiRT/Colin McRae mais qui correspond à une réelle demande et qui trouvera assurément son public. A ne pas rater si vous n’avez pas peur d’un jeu simulation, à éviter si vous êtes allergique à ce genre. Quoi qu’il en soit, DiRT Rally s’impose comme la référence à l’heure actuelle et comme le meilleur jeu de rallye depuis des années !

Bonus : Codemasters n’oublie pas le lien qui lie DiRT à Colin McRae et offre une édition collector baptisée « Legend Edition ». Celle-ci offre un bluray dédié à la légende du rallye, partie bien trop tôt, Colin McRae. Un documentaire, malheureusement uniquement en VO, intéressant. Un véritable plus pour les fans de « Colin McCrash » et pour les fans de rallye tout court. Merci Codemasters !

Note globale : 17/20

Les + :
. Une très bonne simulation de rallye
. Le rallycross !
. Des spéciales très réalistes
. Une réalisation de qualité à tous les niveaux
. Physique au top.
. Evolution visible depuis la première version early access lancée en mai 2015

Les – :
. Contenu un peu maigre
. Casting automobile trop proche de DiRT 3
. Mode carrière sans grand intérêt
. N’a rien à voir avec la licence DiRT
. Changement radical dans la série qui fera fuir plus d’un joueur

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