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Dossier : La genèse de la Formule 1

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Afin de célébrer le 70ème anniversaire de la Formule 1 Le MagSportAuto vous propose de vivre ou revivre, des histoires connues et méconnues du sommet de la compétition automobile depuis 70 ans.

Comment la F1 est-elle née?

Le dernier Grand Prix du Championnat d’Europe s’est déroulé le 3 septembre 1939  à Belgrade jour même du déclenchement de la seconde guerre mondiale, lors des déclarations de guerre successives du gouvernement français puis britannique qui fait suite de l’agression territoriale de la Pologne par l’Allemagne Hitlérienne. La course se termina sur une victoire de Tazio Nuvolari sur Auto-Union suivi de Manfred Von Brauchitsch sur Mercedes

Les bolides germaniques dominent le continent depuis les début des années 30, et la première voiture non allemande sur cette course est une Bugatti privée de Type 51 pilotée par Bosko Milenkovic qui termine l’épreuve à la 4ème place.

A compter de ce jour, toutes compétitions automobiles vont s’interrompre durant six longues années, à l’exception d’un ersatz de course à Brescia en 1940. Au sortir, de la guerre, l’Europe est totalement ruinée, détruite, il n’y a plus de matière première, ni d’essence, et pourtant, la compétition automobile ne va pas tarder à reprendre ses droits. La première course de l’après guerre aura lieu le 9 septembre 1945 à Paris, au bois de Boulogne. Les voitures de course d’avant guerre, longtemps cachées à l’occupant, vont reprendre la piste à l’initiative de l’AGACI (Association Générale des Coureurs Indépendants).

En plus des compétitions de motocyclettes, les Coupes de Paris se déroulaient en 3 catégories de véhicules engagés : La Coupe Roberts Benoist (dont nous reparlerons lors d’une prochaine chronique) pour voitures de 1100 cm3, la coupe de la libération (moyenne cylindrées) et enfin Coupe des Prisonniers  pour les grosses cylindrées. L’épreuve connut un très grand succès populaire, 60 000 spectateurs y furent présents, la France redevenant encore une fois pionnière de la compétition automobile.

Mais il ne fallait pas hélas, se réjouir trop vite, les constructeurs sportifs tricolores, qui avaient survécu à la guerre, n’allaient pas cette fois, se sauver du tristement célèbre plan Pons qui allait  les achever définitivement ( Amilcar, Delahaye, Delage, Bugatti, Voisin, Hispano-Suiza, Talbot, la liste est longue…).

Dans chaque grande ville française, des courses étaient organisées, de manière assez peu conventionnelles, provocant des accidents parfois mortels. Aussi la presse spécialisée et les organisateurs s’en émeuvent, et  se mettent à rêver du retour des Grands Prix  identiques à ceux d’avant guerre et organisée par la défunte Association Internationale des Automobiles Clubs Reconnus. Elle cédera la place en effet à la F.I.A  le 20 juin 1946.

En cette même année 1946, ce n’est pas moins de trois Grand Prix qui se tinrent dans les environs de Paris : Coupe du Bois de Boulogne, Grand Prix de Saint Cloud,  et les Coupes d’Automne de nouveau au Bois de Boulogne.

C’est en mai 1951, que les voitures de Grands Prix font leur toute dernière apparition au bois de Boulogne, entre temps, des courses sur l’anneau de Monthléry y furent organisées. En effet, le Bois de Boulogne n’est plus un lieu adapté pour des véhicules de compétition.

A cette époque, les voitures engagées étaient celles des années 30, Alfa Roméo furent la première équipe engagée avec les fameuses Alfettes, préparées aux mains de la Scuderia Ferrari. Ces voitures confiées à Wimille et Farina, ne terminèrent pas l’épreuve et ce fut Raymond Sommer sur Maserati qui remporta la course. Les Alfa restèrent invaincues jusqu’en 1951. Ces voitures obsolètes d’un point de vue technique, mais gonflées en puissance, allaient entraîner des accidents dramatiques. Varzi, d’abord, puis Jean Pierre Wimille, sur Simca -Gordini.

Wimille, avait un destin tout tracé : immense champion, il devait peu à peu délaisser sa carrière de pilote pour devenir celle d’un constructeur, le destin ne lui en a pas laissé le temps.
Sa disparition allait laisser le champ libre à l’Italien “Nino Farina” d’abord, puis à Fangio, l’immense “Juan Manuel Fangio”…

Le Grand Prix de Monza 1949, Fangio allait faire la connaissance d’un autre homme appelé à devenir une légende la course et de l’Automobile en général : Enzo Ferrari. Responsable du programme sportif d’Alfa Roméo, Enzo Ferrari se mit en retrait de la compétition automobile peu avant la guerre, et vendit ses Alfa pour produire des machines-outils durant les hostilités. A la fin de la guerre, Enzo Ferrari allait prendre le risque de devenir lui même constructeur, un risque qui allait s’avérer en définitive payant et bien plus encore…

En 1949, Ferrari remporte pour la toute première fois les 24 Heures du Mans avec la 166MM. 10 ans après la dernière victoire de Bugatti au Mans, Ferrari allait de fait prendre la place de Bugatti dans le coeur des gens avides de purs sangs sur  quatre roues. Les “gros moulins” italiens remplaçant les constructeurs allemands dominateurs avant-guerre. Les tricolores eux, “survivent”  comme ils le peuvent, avec des ressources financières faibles : c’est le cas de Gordini et de Talbot.

Et ainsi naissait la Formule 1…

Dans les galeries de l’Automobile Club de France,  la FIA nouvellement créée, allait par l’intermédiaire de sa Commission Sportive Internationale, fondée en 1922, (dénommée plus tard F.I.S.A) lancer trois nouvelles formules de compétition : les petites cylindrées (Formule Internationale N°3, Formule Internationale N°2, et évidemment Formule Internationale N°1 aujourd’hui “Formule 1”

Prochain épisode, suite et fin : 13 Mai 1950 “Silverstone”

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