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Rétro : Ekström Racing le drakkar suédois prend l’eau

Ekstrom GP8601

Cecilia Ekström, riche Suédoise, fonde avec son mari l’équipe Ekström Racing à la fin des années 70. George Paulin, le mari, est gentleman driver, et roule dans diverses courses. Les deux époux, attrapent le virus de la gestion d’écurie. Avec la fortune familiale, ils engagent une March 85 pour Eric Lang en Championnat Internationale de Formule 3000 qui vient de remplacer la Formule 2.

Ekström, deux courses de Formule 3000 ne font pas une équipe

L’équipe participera à deux épreuves, Thruxton ou le pilote américain termine 11e et à Donnington où il franchit la ligne d’arrivée en 12e position. Courant 85 la formation suédoise émet le souhait de participer au Championnat du Monde de Formule 1. L’inscription pour la saison 1986 est envoyée aux instances dirigeantes. Une usine ou plutôt, un hangar, est loué en Suisse et 14 personnes sont recrutées pour débuter la conception d’une voiture. Il était habituel dans les années 80 que les petites équipes aient peu de personnel, mais 14 employés, c’est vraiment minime.

Ekström recrute d’abord Wiet Huidekoper, puis Christian Vanderpleyn, ancien de chez AGS, et enfin Dave Kelly pour concevoir la GP-8601. Devant les moyens ridiculement faibles à leur disposition, les techniciens abandonnent le navire les uns après les autres ce qui explique le nombre de concepteurs pour une même monoplace.

Ekstrom GP8601

L’équipe ne participe pas aux deux premiers Grand Prix de la saison au Brésil et en Espagne. La voiture est inscrite pour la troisième manche de la saison à San-Marin. Le team a signé un contrat moteur avec Motori Moderni, qui équipe déjà Minardi et AGS. Le faible budget, n’ayant pas permis de signer un turbo BMW ou Renault comme initialement prévu. Les Suédois se rabattent sur le petit turbo italien conçu par Carlo Chiti, ancien ingénieur moteur pour Ferrari, Automobili Turismo e Sport et Alfa Roméo en Formule 1. L’écurie signe avec Pirelli pour la fourniture de pneumatiques.

Côté pilotes, Ekström recherche des hommes pouvant apporter un budget. Eje Elgh, Roberto Moreno, Kenny Acheson et Mauro Baldi sont approchés. Les trois premiers et leurs commanditaires refusent poliment. Personne n’ayant jamais vu la voiture, 14 personnes dans un hangar, rien d’engageant. Mauro Baldi signe lui un accord de principe. Il est donc inscrit sur la GP-8601 pour la course de San-Marin à Imola. Il apporterait, 300 000$ une fois la voiture terminée, un petit acompte est tout de même versé.

Cecilia Ekström recherche des sponsors, Skoal un alcoolier scandinave ayant commandité RAM la saison passée est approché, l’entreprise refuse. Le cigarettier, BAT (British American Tobacco) également. Des entreprises de cosmétiques ou des marques de vêtements sont approchées sans succès. Même les banques, en Suisse, refusent tout prêt à Ekström devant le peu de chance de réussite de l’entreprise.

Les factures et salaires impayés s’accumulent, la ligne téléphonique de l’écurie est coupée faute de règlement de l’échéance. Aucune voiture n’est construite, elle n’existe que sur les plans, l’équipe est forfait pour San-Marin. Mauro Baldi et ses sponsors s’en vont, bien content de ne pas avoir dilapidé leur argent à perte.

Dans une dernière tentative, Mme Ekström tente de racheter les Lola-Haas pour les faire courir en 1987, l’équipe américaine se retirant du championnat après l’exercice 86. Mais du jour au lendemain, la riche suédoise disparaît dans la nature, les derniers salariés sont licenciés et les quelques actifs éparpillés. Fin de l’histoire d’Ekström Racing après deux courses en F3000 et un forfait en F1.

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