Le Mag Sport Auto

Entretien exclusif avec Sébastien Loeb : un champion pas comme les autres.

Entretien exclusif avec Sébastien Loeb un champion pas comme les autres
Use your ← → (arrow) keys to browse

Sébastien Loeb restera en WorldRX et ne reviendra pas à temps plein en WRC !

LMSA : Pierre Budar a déclaré à Motorsport.com vouloir vous revoir à plein temps en 2019 plutôt qu’à mi-temps si vous êtes sur l’une des 3 autos officielles. Or, vous êtes actuellement engagé avec Peugeot donc est-ce qu’un retour à temps plein en WRC est une option pour vous ?
Sébastien Loeb : Comme vous l’avez dit, je suis engagé avec Peugeot pour les années à venir. Donc, non, ça ne fait pas partie des plans. Si j’ai fait quelques rallyes cette année, ce n’était pas pour revenir en rallye. C’est parce que ça me faisait plaisir et ça faisait plaisir à Citroën que je roule un peu, mais ça s’arrête-là. Il n’y a pas de projet pour revenir à temps complet en WRC.

LMSA : Lors de vos deux piges en WRC, vous étiez dans le coup à chaque fois. Même si ça ne s’est pas très bien terminé, surtout en Corse, vous avez su répondre présent…. alors, c’était bon de revenir ?
S.L : Oui, c’était sympa ! C’est clair que c’est pour ça que je suis revenu. C’est clair que les sensations qu’on a en rallye c’est quelque chose. Ce sont des sensations différentes, qu’on ne retrouve dans aucun autre sport auto. Le fait d’être à bloc et à moitié à la découverte. C’est du pilotage qui reste intuitif et naturel. Ce n’est pas répétitif comme ça peut l’être en circuit ou en Rallycross. Ça roule vite, au Dakar ça va vite mais on ne connaît pas le terrain donc c’est plus une sorte d’endurance. Alors qu’en rallye, on a des voitures hyper performantes, on connaît la route en partie grâce aux notes, donc on est à bloc. Ce sont des sensations extra à vivre, et auxquelles j’aime regoûter de temps en temps. Et puis, il y a eu cette opportunité et c’est pour ça que je suis revenu, j’avais vraiment envie de retrouver ces sensations.

LMSA : Peugeot Sport a quitté le Dakar, mais peut-on imaginer vous y revoir… via votre structure Sébastien Loeb Racing par exemple ?
S.L : Ce n’est pas prévu… De faire le Dakar correctement, ça demande une certaine préparation. Donc, on ne peut pas tout faire à moitié. Maintenant, ma priorité c’est le Rallycross ! Je fais quelques rallyes à côté pour le plaisir de le faire. Mais, quand je vois comment on préparait un Dakar, avec les séances d’essais au Maroc… il faut vraiment bosser pour que ça puisse marcher ! Donc, là le faire comme ça vite fait, ça n’a pas vraiment d’intérêt. Ou alors, il faut le faire correctement. Mais, le faire correctement ça prend du temps, et ce temps là je ne l’ai pas avec mes activités actuelles. Donc, pour le moment, il n’y a pas de projets dans ce sens là.

LMSA : Avez-vous prévu d’autres rallyes en France avec la Peugeot 306 Maxi cette année ?
S.L : On peut toujours tout imaginer, mais je n’ai pas fait de plans pour l’instant. En fait, mon début de saison a été bien chargé. Entre le WRC, les essais, le Rallycross, les tournages de pubs, c’était chargé. Quand c’est comme ça, j’ai pas envie de surcharger encore plus mon calendrier. Je préfère laisser couler un peu et puis, en cours de saison, rajouter un rallye que j’ai envie de faire. C’est possible que je fasse un rallye à un moment donné, mais, encore une fois, il n’y a rien de prévu. Chez moi, ça se fait un peu à l’arrache… (rires). Je décide et puis j’y fait ! Je vais rouler début juin au Rallye du Chablais (en Suisse) avec la Peugeot 306, mais en ouvreur.

La tentation Formule 1 de Sébastien Loeb

LMSA : Il y a quelques années vous aviez eu la possibilité de tester une F1. Par la suite, il semblerait que vous aviez eu une proposition de contrat (avec Toro Rosso vraisemblablement). Pouvez-vous nous en dire plus ? Pas de regrets sur ce choix ?
Sébastien Loeb : En fait, ce qu’il s’était passé, c’est qu’en récompense de mon titre de champion du monde, RedBull m’a toujours fait des cadeaux un peu sympa (vol en hélico d’acrobaties etc…). Et puis, une année, comme ils savaient que j’aimais bien la F1, ils m’ont proposé de faire une séance d’essais officielle avec une F1 RedBull. C’est là que je suis allé à Barcelone, lors des essais, avec Vettel qui roulait le jour d’après. Donc, j’ai fait ça et tout le monde a été agréablement surpris par mes temps. Personne n’attendait que je sois dans le rythme. Le jour où j’ai roulé, je dois faire le huitième temps ! Alors, que c’était ma première sortie sur une Formule 1, et j’étais à moins d’une seconde du meilleur temps. Donc là, ça leur a donné une idée : « pourquoi ne pas mettre le champion du monde des rallyes en F1 ? » Et, effectivement, on avait commencé à en discuter. J’avais commencé à travailler sur un programme d’entraînement physique adapté au truc. Et puis, ce qui s’est passé, c’est que j’étais encore en WRC et que ça commençait à se passer moins bien. Alors, on s’est dit que la priorité c’était peut-être de faire le rallye correctement et que de tout mélanger ce n’était pas une bonne idée. De là, on avait dit que je ferai juste la dernière course du Championnat de Formule 1, qui était à Abu Dhabi je crois, à l’époque. Mais finalement, je n’ai pas obtenu la licence de la FIA… Parce qu’il y a une règle qui dit ; à l’époque en tout cas ; qu’il faut soit avoir fait tant de kilomètres en F1, ce qui n’était pas mon cas. Soit, il fallait avoir gagné un championnat de F2 international ou F3 national, un truc dans le genre, mais je n’avais rien de tout ça… Donc, je ne pouvais pas obtenir la super licence ! C’est comme ça que ça m’a été vendu à l’époque…

Pas vraiment de regrets. Car, je pense qu’arriver en F1, pas spécialement préparé, ce n’était pas une bonne chose. Chaque discipline a ses ténors, qui sont préparés, et même quand on est champion du monde des rallyes, arriver dans d’autres disciplines ce n’est pas toujours simple. Donc, je pense qu’arriver comme ça, la fleur au fusil en F1, ça aurait été très compliqué. Donc, il aurait fallu mettre en place un vrai programme de préparation (avec des essais, etc…). Parce que, venir faire qu’une course, à part le plaisir d’avoir fait une course en F1, ça ne m’aurait rien apporté. Au final, pas de regrets. Car, je suis content d’avoir fait cette fameuse séance d’essais, d’avoir pu goûter aux sensations d’une Formule 1. Car, ce sont quand même des sensations incroyables et un plaisir de pilotage. J’ai pu découvrir ce que c’était. Donc, pas de regrets car, au final, le pilotage qui m’amuse le plus ça reste celui du rallye, ou même rallycross maintenant, car c’est assez proche, plus naturel, dans lequel je me retrouve mieux.

Use your ← → (arrow) keys to browse

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *