Le Mag Sport Auto

Formule 1 – Ferrari : avant 2020, il y a eu 1991…

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Ferrari : 1991 le précédent.

Mais que se passe t’il donc à la Scuderia ? La prestation décevante du cheval cabré ce dimanche, n’est pas en soi quelque chose de fondamentalement nouveau. Ferrai eût durant son histoire des périodes similaires qui entraînèrent des révolutions de palais. La Scuderia Ferrari n’est jamais aussi forte que lorsque qu’il y a alignement des planètes : Rory Byrne pour la conception des machines, Ross Brawn pour la tactique de course, Jean Todt pour la gestion sportive et Michaël Schmacher pour le pilotage.

Pour en arriver à cette spirale de la victoire, Ferrari a connu des périodes de vaches maigres pour ne pas dire de vaches enragées…

L’histoire bégaye….

En effet, un tandem composé d’un multiple Champion du Monde et d’un jeune qui promet, un directeur sportif compétent mais complètement paralysé par une structure aussi complexe et lourde que Ferrari, une presse transalpine qui ne pardonne rien oui, Ferrari connaît, et ce n’est pas nouveau…

1990 : le titre s’envole au Portugal (et non à Suzuka!)

En 1990, Alain Prost réussit globalement sa meilleure saison depuis ses débuts dans la discipline reine en 1980. Clairement au sommet de son art, tacticien hors-pair, meilleur metteur au point du plateau, il écœure tous ses adversaires au Mexique, où, ayant sacrifié ses qualifications afin de ménager ses pneus pour la course, il part 13ème et remporte l’épreuve.

Ayant pour équipier Nigel Mansell, «  le vieux lion », celui-ci frustré de ne pas obtenir les mêmes résultats que son équipier, saborde (ou non c’est selon) les chances de titre du Français, en le tassant au départ du Grand Prix du Portugal, le Britannique remporte la course devant Senna, et c’est bien ici, et non à Suzuka, que le titre fut perdu. La colère de Prost ne fut pas atténuée par les propos de Cesare Fiorio : « Mansell a fait une faute au départ, en mettant sa voiture en travers, il a favorisé les deux McLaren qui se sont retrouvées en tête au premier virage. Mais je n’ai aucun reproche à faire à Nigel »

« Nigel devait devait aider Alain pour le championnat. Mais par exemple s’il était deuxième et Prost troisième; On en avait parlé, le matin avec Nigel, et il m’avait dit que s’il se retrouvait en tête, il viserait la victoire. Il n’est pas moral de demander à un pilote qui prend des risques, d’abandonner sa première place. On peut peut-être demander ça , lorsque le titre est en jeu à la dernière course, mais pas lorsque 16 points séparent les deux premiers et quatre courses restantes à disputer. La situation n’est pas assez évidente…. Et il adviendra Suzuka. quelques semaines plus tard. Comme chacun sait…

12 années plus tard, la rationalité et le pragmatisme de Jean Todt donnèrent raison à celui-ci au détriment du panache et aux propos de Cesare Fiorio…

Ferrari, 1991 : Patatras…

Autant la saison 1990 de Ferrari fut brillante sur la piste, autant 1991, fut la dégringolade la plus complète : de 110 points, Ferrari tombe à la troisième place des constructeurs : 55,5 points, quasi la moitié moins ! La faute à des monoplaces ratées, ni la 642, ni la 643 ne sont au niveau de la 641 de la saison précédente.

Mansell parti chez Williams-Renault, c’est le prometteur Jean Alesi qui prend place dans le second baquet de Ferrari. Un tandem Français chez Ferrari, une première depuis 1983 avec Patrick Tambay et René Arnoux.

La petite phrase de trop

Deux podiums pour Ferrari, deux troisièmes places pour Jean Alési et Alain Prost, le bilan est bien maigre. Jean Alesi s’accroche à son rêve de piloter pour la Scuderia, Alain Prost est exaspéré.

A Suzuka, la course de Jean Alesi se termine dans un panache de fumée, pour Alain Prost son Grand Prix tient du calvaire : « je n’ai jamais piloté une voiture aussi mauvaise de toute ma carrière » avouera t’il… « un bon chauffeur de camion » avec de gros bras, aurait pu faire aussi bien que moi aujourd’hui. Je n’avais pas vraiment l’impression d’être un pilote de F1, c’est très frustrant »

La petite phrase de trop pour Ferrari, constructeur le plus prestigieux au monde, et qui n’a pas accepté de pareils propos. Congédié sur le champ par Ferrari, il sera remplacé par Gianni Morbidelli pour l’ultime Grand Prix de cette saison 1991 à Adélaïde.

Peut être faut il rétablir cette vérité quasi 30 ans après les faits, Le Mag Sport Auto vous le révèle : Alain Prost était en contact très avancé pour obtenir de larges responsabilités techniques au sein de Ferrari, dont en particulier les retours techniques. Tel était l’objectif visé à l’époque, pour une saison 1992 plus sereine.

D’autres pilotes ont eu bien plus tard, des sorties : comme Alonso vis à vis du motoriste Honda : les moteurs de « GP2, » ou Charles Leclerc ce dimanche, et que nous ne reproduirons pas ici…

La victoire c’est pour quand maintenant ?

Il faudra attendre le 1er Juillet 1993 pour que Ferrari appelle Jean Todt au chevet du malade, après son incroyable triplé aux 24 Heures du Mans avec la merveilleuse Peugeot 905.

Il faudra à Jean Todt patienter 6 saisons complètes pour que Ferrari, 20 ans après son dernier titre avec Jody Scheckter, s’adjuge le titre de Champion du Monde des Constructeurs.

Qui sera l’homme providentiel qui viendra sauver la Scuderia cette fois, ? Vu que les développements sont à présent gelés ?

Seul l’avenir nous le dira…

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