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Formule 1 : Ferrari paye-t-elle le licenciement d’ Arrivabene ?

Après six manches, dans le championnat du monde de Formule 1 édition 2019, le constat est très amer, pour Ferrari. Pas une seule victoire au compteur pour l’équipe italienne, souvent mise en difficulté par Red Bull Honda. Alors, forcément, il est difficile de faire abstraction du changement de Direction, potentiellement responsable des malheurs actuels de la Scuderia.

Si l’on excepte la problématique des pilotes (Vettel et ses erreurs, Leclerc et son inexpérience/impatience), il semble évident que, cette année, l’écurie Ferrari a perdu de sa compétitivité. Alors, comment une équipe qui menait le championnat du monde de F1 avant l’été 2018, disposant de ressources financières et humaines illimitées, peut-elle, à ce point, trébucher d’une année à l’autre ?

La Scuderia victime d’une instabilité provisoire ?

Parmi les hypothèses, évoquons la cassure avec la stabilité qui s’était installée sous l’ère Arrivabene. Car, en remplaçant ce dernier par Binotto, tout en sortant Raikkonen au profit de Leclerc, la Direction Ferrari a procédé à deux changements, peut-être trop importants pour assurer de bons résultats en aval. Après-tout, Ferrari n’avait-elle pas réussi le plus dur, l’année dernière, avant que Sebastian Vettel ne traverse un douloureux passage à vide, ponctué d’erreurs de pilotage ? Nous étions nombreux, alors, à croire à la 5ème couronne de l’Allemand…Des erreurs qui ont été payées, semble-t-il, par Arrivabene. Et même si ce dernier n’était sans doute pas exempt de reproches, il était parvenu à réaliser ce que personne n’avait jamais fait depuis l’ère Jean Todt. Mais en Italie, on avait besoin d’un fusible…

Outre ce licenciement controversé, ce dernier s’est fait très tard, seulement quelques semaines avant le début de la saison 2019. Difficile de s’y prendre mieux pour se tirer une balle dans le pied. D’autant que Binotto, aussi talentueux soit-il, n’a pas d’expérience en tant que Team Principal. Faut-il pour autant remettre en question ses capacités à gérer la situation ? Non, car il fait sans doute de son mieux, compte-tenu de ce qu’il a et de la situation de crise dont il a hérité…

Crise chez Ferrari : la responsabilité des pilotes

Et malheureusement, cette “crise” n’est pas apaisée par les pilotes. D’un côté, Sebastian Vettel semble aussi fragile que l’an passé. De l’autre, Charles Leclerc est souvent victime de son impatience et semble s’agacer régulièrement. Soit des erreurs de son équipe, soit des frictions avec son coéquipier, qui dispose d’un statut “naturel” de leader. Il en résulte une atmosphère loin d’être idéale car, forcément communicative et donc, contre-productive. On est loin de la période Raikkonen-Vettel. Car même si des tensions sont apparues entre ces deux-là, après l’annonce de la non-reconduction de Kimi, les intérêts de l’équipe avaient toujours pris le dessus. Surtout, les deux hommes se respectaient, au moins sur le plan moral.

Ferrari, Arrivabene : avec des “si”…

Alors, oui, il est évident que le départ de Mauricio Arrivabene (et dans une moindre mesure, de Kimi Raikkonen) a eu un impact positif sur l’équipe, qui paraît aussi moins rigoureuse, depuis le changement de Direction. Maintenant, pour atténuer ces propos, rappelons que la monoplace actuelle et ses différents défauts a bien été conçue sous l’ère Arrivabene c’est à dire, sous son “commandement”. Monoplace dont a hérité Binotto en tant que “patron”, bien qu’il ait participé concrètement à sa conception.

Néanmoins, probablement qu’en conservant son ex-Team Principal, la Scuderia aurait mieux géré ce début de saison chaotique, à plusieurs égards. Car entre le temps perdu en piste par l’un ou l’autre des deux pilotes, bloqué par son coéquipier (chose qui a sans doute privé l’équipe de résultats légèrement meilleurs) comme à Bahreïn ou en Espagne et les erreurs stratégiques réalisées en course ou en qualifications, il y avait matière à faire mieux.

Toutefois, afin de finir sur une note positive, Binotto devrait vite mettre en place de nouvelles méthodes de travail dans cette saison que la Direction savait, probablement, transitoire. Il faudra donc patienter jusqu’à l’année prochaine pour savoir si la Scuderia avait fait le bon choix en propulsant Binotto à la place d’Arrivabene. A condition que le paramètre pilotes ne tienne la route, ce qui n’est pas toujours le cas, pour le moment…

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