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Formule 1 : Ocon est-il victime du manque de courage de Mercedes ?

Même en retournant la situation dans tous les sens, il est désormais clair qu’Esteban Ocon ne disposera pas d’un bon baquet en Formule 1, l’an prochain. A moins d’un immense retournement de situation (Haas ?) dans les jours à venir. Soutenu par Mercedes, le tricolore paye-t-il une certaine frilosité de la part du constructeur allemand ?

Esteban Ocon, une situation révoltante

La situation d’Esteban Ocon est assez stupéfiante, surtout lorsque l’on mesure le talent du pilote Force India, qui s’exprime pleinement, quasiment lors de chaque Grand-Prix. Au départ, une possibilité existait chez Mercedes, avant que Bottas ne soit renouvelé dans ses fonctions, sans doute d’avantage grâce à sa docilité que pour ses résultats, bien que Valtteri soit loin de démériter.

Puis, ce fut au tour de Renault, écurie qui semblait dévolue à Ocon, avant que Daniel Ricciardo ne rejoigne le losange, un peu à la surprise générale. Restait, alors, la piste Mclaren, qui paraissait elle-aussi crédible, des rumeurs ayant même envoyé Esteban dans la monoplace britannique dès le Grand-Prix d’Italie. Mais, une nouvelle fois, la porte s’est refermée aussi tôt, les hommes de Woking ayant préféré favoriser leur propre filière, en propulsant Lando Norris. Chose qui se comprend. En revanche, la préférence accordée à Carlos Sainz reste un mystère…

Renault, Mclaren, dans les deux cas, les dirigeants de ces équipes ont déclaré par la suite que l’appartenance d’Esteban Ocon à la filière Mercedes avait constitué un frein aux négociations. Comment parier sur un pilote tout en sachant que la maison mère était susceptible de le rappeler à tout moment ? Si Valtteri Bottas avait été prolongé pour au moins trois saisons, la situation aurait été bien différente mais en ne signant que pour une année (jusqu’à fin 2019), le Finlandais reste assis sur un siège éjectable, avec cette possibilité de promouvoir le pilote tricolore à sa place. Et les patrons des écuries en ont totalement conscience…

La clé du problème est d’ailleurs-là. Mercedes, qui avait pourtant l’occasion d’engager Ocon en 2019, semble manquer de courage, lorsqu’il s’agit de donner sa chance à un jeune espoir issu de sa filière. Après Pascal Wehrlein (qui aurait pu être lancé chez Mercedes lors de la retraite de Rosberg) Esteban Ocon subit un sort similaire, en raison de cette frilosité dont fait preuve l’étoile à trois branches.

Pourtant, la concurrence de l’équipe allemande n’hésite pas à prendre des risques. Red Bull vient à nouveau de le faire en offrant un baquet à Pierre Gasly après une seule saison pleine chez Toro Rosso et Ferrari devrait en faire de même avec Charles Leclerc, dans une situation similaire avec Sauber. Et évidemment, les équipes appartenant à l’une de ces filières n’ont pas vocation à accueillir un pilote…issu de la galaxie Mercedes ! De bonne guerre.

Résultat, Ocon va très certainement se retrouver sans volant, à moins que le constructeur allemand ne trouve un deal avec l’un de ses partenaires, Williams. Car, autre problème de la firme germanique, elle ne dispose pas de junior team. Red Bull travaille avec Toro Rosso, Ferrari avec Sauber (et Haas, dans une moindre mesure), alors que Mercedes se contente de partenariats techniques avec Racing Point Force India et Williams. Les difficultés financières rencontrées par l’équipe indienne (finalement rachetée par un consortium mené par papa Stroll) et la formation anglaise représentaient pourtant des occasions de prendre -au moins en partie- le pouvoir, afin d’imposer un pilote maison. Mais non, malgré sa puissance économique, Mercedes reste très (trop ?) prudente lorsqu’il s’agit d’investir “ailleurs”, en Formule 1.

Esteban Ocon : un rôle de réserviste en 2019 ?

S’agit-il d’une caractéristique propre à une équipe qui domine la Formule 1 depuis de longues années ? Peut-être…Car, s’il est facile de prendre des risques lorsque l’on incarne un challenger (Ferrari) ou un outsider (Red Bull), la situation est tout autre lorsque l’on trône au sommet et que l’on s’accroche à sa place de leader. Attention toutefois car, à trop jouer la carte de la prudence, Mercedes pourrait se retrouver le bec dans l’eau lorsque Lewis Hamilton décidera de s’en aller…

Les Allemands disposeront néanmoins d’une occasion (unique ?) de changer la donne en engageant Esteban Ocon fin 2019, en lieu et place de Valtteri Bottas. En attendant, le Français pourrait bien passer une saison au purgatoire, en tant que pilote d’essai et de réserve de Mercedes, en Formule 1. Mais n’oublions pas, aussi, que sans Mercedes, le tricolore n’aurait, peut-être, jamais débuté en Grand-Prix…

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