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Formule 1 : Romain Grosjean, la saison de trop ?

romain grosjean

Un tel titre peut prêter à confusion, il est vrai, surtout lorsque la publication a lieu à la fin d’une année, c’est à dire aux portes de la suivante…Mais à vrai dire, 2019 comme 2020 pourraient convenir à notre sujet. Car, si la prochaine campagne de Formule 1 de Romain Grosjean sera peut-être la dernière, celle qui vient de s’écouler aurait également pu l’être. Reste à définir si le tricolore n’aurait pas gagné à quitter la catégorie reine fin 2018.

Romain Grosjean : des regrets ?

Franchement, s’il avait su qu’il terminerait la saison 2019 de F1 aussi loin dans le classement, avec une accumulation de problèmes en tous genres, des commentaires négatifs des fans et de la presse et, au final, une immense frustration, Romain Grosjean aurait-il signé, fin 2018 ? Avec des si…

Toujours est-il qu’après sa saison 2018, émaillée de multiples sorties et autres crashs, le tricolore n’a pas redoré son blason, en 2019. La faute, aussi, à une monoplace récalcitrante, souvent incompréhensible et difficile à faire fonctionner avec ces gommes Pirelli. Des pneus qui posent problème à beaucoup de monde, d’ailleurs. La faute, peut-être aussi, à une équipe Haas, trop obnubilée par les données informatiques, au point d’en oublier (ou d’occulter) les retours des pilotes. La faute, enfin, à des stratégies pas souvent inspirées, ayant coûté de gros points à la formation américaine, en certaines occasions.

Haas responsable, mais pas que…

Oui mais, dans l’échec d’une équipe, les pilotes ont toujours leur part de responsabilité. Un peu comme dans un mariage tournant au vinaigre. Et en la matière, Romain Grosjean est loin d’être irréprochable. Tout d’abord en raison du rôle de victime perpétuelle qu’il ne cesse d’endosser. Ainsi, alors que certains sportifs de haut niveau changent leur approche lorsque la “malchance” les touche plus souvent qu’à leur tour, le tricolore, lui, se plaint, inlassablement. Sait-il que la réussite s’attire, au même titre que son inverse ? Sait-il, aussi, qu’une attitude négative attire des situations négatives ? Peut-être que non…

Mais le fait est que, s’il se retrouve aujourd’hui dans une Haas manquant de compétitivité, il en porte une part de responsabilité. Au même titre que, si les Hamilton, Vettel, Verstappen et Leclerc se retrouvent au volant de monoplaces gagnantes, il en sont responsable, au moins en parties. De par leur attitude, positive et posée, ainsi qu’un mental de champion. Malheureusement, Romain ne semble pas sensible à ce genre de philosophie. Et en Formule 1, la dernière marche se gravit au mental, avant-tout.

Orgueil mal placé, frustration, énervement, ou est le vrai Grosjean ?

Alors, forcément, dans la continuité de l’année passée, Grosjean a vécu une saison calvaire. Entre des accrochages incessants avec son coéquipier, des départs manqués, des erreurs en qualifications/essais, et un manque flagrant de concentration et de self-control, Romain a encore perdu de sa superbe. Et pourtant, sa vélocité elle, est intacte. Et, lorsqu’il reste positif, il conserve cette capacité d’emmener avec lui toute une équipe. Sauf que Romain attend l’inverse. En effet, notre français semble -trop souvent- tenir son team pour (unique) responsable de tous ses malheurs. En oubliant peut-être que, lorsqu’il avait été recruté, il était supposé endosser le rôle de leader, de point de repère à cette formation débutante.

Au lieu de cela, il met en avant, tant bien que mal ses quelques succès personnels, pour ne pas perdre totalement la face. Souvent en rejetant la faute sur son équipe, ou en invoquant inlassablement cette “malchance”. L’épisode de l’évolution apportée par Haas à Barcelone est un bon exemple. Le tricolore ayant d’emblée rejeté cette dernière. Avec laquelle, pourtant, Magnussen réalisait de très bons chronos en qualifications. Il n’empêche que cet épisode lui a permis de relever un peu la tête et sa côte de popularité. Et de rappeler à tous qu’il était capable d’un bon retour technique. Oui mais, dans une telle situation, est-ce qu’un pilote de grand calibre aurait laissé faire son équipe, sans tenter de la convaincre ? Imaginerions-nous, ne serait-ce qu’un instant, un Vettel, un Hamilton ou un Ricciardo laisser des ingénieurs (ou des machines) décider pour lui, le pilote, seul capable de définir si une monoplace va dans la bonne direction ou non ? Evidemment que non…

Ce qui confirme aussi que Romain Grosjean n’a peut-être pas la capacité à remplir ses fonctions de meneur. En marge de cela, ses propos rarement contrôlés, son agacement visible en interview et son manque de mesure ont tendance à tirer l’équipe vers le bas (Mais aussi, à l’enfermer dans ce rôle de râleur perpétuel). Au point que, depuis deux ans, c’est Kevin Magnussen qui semble être le plus à même à maintenir la tête de Haas hors de l’eau…Non pas que le Danois soit irréprochable (c’est loin d’être le cas) mais son attitude (globalement) plus positive et son imperméabilité aux critiques extérieures sont des forces. A l’inverse, Romain semble souffrir à chaque fois qu’il essuie des reproches, quelle que soit leur provenance. Trop sensible ? Peut-être. “Une armure, tu te dois d’acquérir, #R8 !

Perdre est une chose, le faire avec la bonne attitude en est une autre

2020 : fin de parcours ou mutation pour Romain Grosjean ?

Alors, oui, 2019 ou peut-être, 2020 risque d’être la saison de trop pour Romain Grosjean. A moins qu’il ne parvienne, enfin, à se remettre sérieusement en question. C’est à dire en opérant un reformatage mental total et en se constituant une armure, pour redevenir le pilote qu’il était lors de l’ère Lotus. Auquel cas, s’il y parvient, il sera probablement capable de réaliser quelques coups, à la manière de Pierre Gasly au Grand-Prix du Brésil 2019. Et, pourquoi pas, à taper dans l’oeil d’une équipe plus performante…

Mais dans le cas ou rien ne changerait, bien sûr, la porte de la F1 se fermerait sans doute définitivement. Et, évidemment, ce n’est pas ce que nous lui souhaitons. Lui qui a fait rêver nombre de fans il y a quelques années, en bataillant pour des victoires, avec Lotus. Alors, cette métamorphose, c’est pour maintenant ? Car 2020 sera sans doute, cette-fois, l’année de la dernière chance…

Pour conclure, à celles et à ceux qui verraient notre analyse comme une attaque gratuite envers Romain, sachez que cela n’est pas notre façon de faire. Soutenir un pilote, une écurie, une discipline, c’est aussi savoir la critiquer, de manière constructive. En essayant de rester objectif, chose difficile à réaliser, bien entendu. Mais c’est ce que nous nous efforçons de faire, bien que notre avis (comme les autres) soit subjectif. Aussi, nous serons les premiers à applaudir Romain Grosjean s’il parvient à sortir de cette mauvaise spirale de façon durable. Chose que nous croyons toujours possible, avec une excellente préparation mentale, entre autres. En clair, nous ne nourrissons aucune haine envers Romain, soyez-en certains. 




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