Le Mag Sport Auto

Formule 1 : Silverstone 13 Mai 1950, le grand défi

1950 : La Commission Sportive Internationale lance enfin son Championnat du Monde de Formule 1.
Un Championnat articulé autour de sept épreuves essentiellement en Europe à l’exception des Etats-Unis.

Des 500 Miles au GP de Formule 1 des USA…

Il s’agissait en effet des 500 Miles d’Indianapolis, ouvert à des monoplaces qui ne répondaient pas à la réglementation de la Formule 1, mais il fallait justifier la vocation mondiale de ce championnat, sinon il serait resté, dans les faits, semblable au défunt Championnat d’Europe. Ainsi, jusqu’en 1960, les cinq premiers classés des 500 Miles figurèrent au palmarès de la Formule 1, jusqu’à la création officielle d’un Grand Prix des Etats-Unis de Formule 1.

Des Alfa Romeo souveraines, face à une concurrence “symbolique”

Disputé à Silverstone, le Grand Prix inaugural, en présence du roi Georges VI et de la reine Elisabeth, rassembla près de 200 000 personnes. Les Alfa-Roméo, s’étaient montrées les plus rapides aux essais, avant une course de 70 tours. L’équipe Alfa fit une course parfaite à l’exception d’un abandon de Juan Manuel Fangio à 8 tours de la fin.

Mais au départ, les voitures italiennes s’installèrent en tête de la course pour ne plus la quitter. Sur 21 monoplaces partantes, seules 11 voitures allaient terminer l’épreuve. Alfa Roméo signant un incroyable triplé pour cette épreuve inaugurale, avec dans l’ordre : Farina, Fagioli et Parnell. Suivaient plus loin, les deux Talbot de Giraud-Cabantous et Rosier, Gerard et Harrison sur ERA, Etancelin sur Talbot, Hamshire et Frey sur Maserati alors que Claes, sur Talbot, fermait la marche.

Pour cette manche inaugurale, dénommée Grand Prix d’Europe, il y avait curieusement une toute jeune firme qui se fit remarquer par son absence : Ferrari. En désaccord financier, Enzo Ferrari préféra engager ses pilotes dans une épreuve de Formule 2 à Mons en Belgique. Ainsi, rien ne venait stopper la marche en avant des Alfa-Roméo lors de ce championnat inaugural 1950 : les Talbot, les vieillissantes Maserati, et quelques ERA britanniques ne furent qu’une opposition bien symbolique face aux rugissantes italiennes.

Plus tard, la saison se termina par le titre de Farina devant Fangio, alors équipiers chez Alfa. Les deux pilotes se partageront les six courses de cette première saison au volant des “Alfettes”, Farina l’ayant emporté au bénéfice de son meilleur quatrième résultat, au détriment de Fangio.

Clap de fin pour Alfa Romeo, sous pression de Ferrari

Puis, Fangio s’adjugea le titre l’année suivante. Mais, les Ferrari ayant mis les Alfa en difficulté, la direction sportive de la firme de Milan décida de se retirer du championnat à l’issue de la saison 1952. La CSI venait alors d’établir une nouvelle réglementation technique en 1954, en réduisant la cylindrée des moteurs atmosphériques à 2500 cm3 et celle des suralimentées à 750 cm3.

Après le départ d’Alfa Roméo, le plateau des Grands Prix se réduisait à une taille inquiétante: BRM pas encore prête, Talbot n’ayant plus les moyens de remplacer ses vieilles Formule 1; lâché par Simca, Gordini perdit son principal soutien financier.

La situation conduisit alors la CSI à reprendre une idée française, remplacer les antiques Formule 1 par des Formule 2 moins coûteuses pour les saisons 52 et 53, en attendant une nouvelle réglementation propre à la Formule 1 pour la saison 1954.

Et, si les années 50 furent celles des machines italiennes, celle des décennies suivantes jusqu’à aujourd’hui demeurèrent anglo-saxonnes. Quand aux bolides bleus de France, faute de moyens, elles disparurent durant près de quinze années, jusqu’à l’arrivée d’une firme spécialisée dans l’armement voulant se faire un nom dans la compétition automobile, à l’initiative de son dirigeant, Jean-Luc Lagardère : Matra….

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