Le Mag Sport Auto

Immersion au sein du Pro GT by Alméras (24h de Spa 2014)

Précédent1 of 2Suivant
Use your ← → (arrow) keys to browse

Suite et fin de notre reportage (première partie à découvrir ici) sur l’écurie Pro GT by Alméras dans le cadre de la course des 24H de Spa 2014, dont nous avons vécu les premières heures dans le stand de l’équipe Française engagée dans la compétition avec une Porsche  997 GT3-R. Une expérience unique, riche en émotions et en découvertes à plusieurs égards. Récit…

A quelques minutes du départ, la tension monte lentement…

24h de spa box almeras

Tension avant le départ…

A quelques minutes du départ de la course des 24H de Spa, les visages se ferment peu à peu, l’ensemble du personnel du team Pro GT by Alméras se préparant progressivement à ce que beaucoup considèrent comme la course d’endurance la plus difficile du sport automobile. Eprouvante pour les pilotes –qui ne disposent que de très rares périodes de « repos » en piste (à l’inverse du tracé des 24H du mans et de ses longues lignes droites) et leurs mécaniques, l’épreuve Belge demande une concentration totale à tous les postes d’une écurie.

Mais l’ensemble de l’équipe semble prête et bien rodée, le box accueillant la Porsche 997 GT3-R offrant tous les éléments nécessaires aux pilotes, mécaniciens et techniciens pour les 24 heures. A l’arrière de ce stand, une partie est dédiée aux pièces de rechange, une autre à l’aspect alimentation (café, boissons énergisantes, fruits secs, bananes, tout ce qu’il faut pour garder de l’énergie, notamment la nuit), une troisième aux techniciens (ordinateurs, écrans de contrôle) et, enfin, sur le devant de la scène, le box en lui-même, permettant d’accueillir la voiture et, pendant la course, les mécaniciens, qui trouveront un semblant de repos sur des chaises longues.

Les communications radio, élément indispensable en course

Les communications radio, élément indispensable en course

Tous connectés entre eux à l’aide d’un système de communications radio, pilotes, mécaniciens, techniciens et team manager semblent ne faire plus qu’un, toujours dans cette impression d’osmose, d’harmonie, rendant le spectacle à l’intérieur de l’équipe pour le moins stupéfiant. Le stress est probablement présent dans tous les organismes, mais aucun élément de l’équipe ne semble en être affecté. Et si les sourires se font logiquement plus rares, nous restons impressionnés par cette gestion de l’événement, preuve que l’entraînement préalable a porté ses fruits à tous les niveaux de l’écurie.

D’ailleurs, les pilotes ne sont pas les seuls à bénéficier d’un entraînement spécifique, chaque mécanicien profitant également d’une préparation physique, mentale et nutritionnelle adaptée, afin de rester à 100% durant toute la course et surtout lors de la période nocturne, souvent critique pour les organismes. Mais c’est surtout le poste ravitaillement qui a fait l’objet d’un travail acharné en amont, avec des exercices d’entrainement chronométrés puis analysés par télémétrie, un peu comme pour un pilote de course. C’est d’ailleurs l’une des leçons de ces 24H de Spa au sein du Pro GT by Alméras, pilotes et mécaniciens, malgré les différences de leurs fonctions, réalisant un travail finalement assez similaire d’un point de vue psychologique et physique. Etonnant…

16H30 : Début des hostilités

C'est parti pour Franck Perera !

C’est parti pour Franck Perera !

16H30, la course démarre enfin dans un vacarme assourdissant, moment particulièrement intense de l’épreuve qui ne peut se gagner à cet instant précis, mais se perdre rapidement en cas d’accrochage ou de sortie de piste. Heureusement, Franck Perera, chargé d’entamer la course, réussit son envol depuis la 29ème place acquise en qualifications, sans se frictionner de trop près avec ses camarades de jeu. Le Montpelliérain se permet même d’entamer une impressionnante remontée. Dans les stands, la satisfaction se lit sur les visages, mais personne ne s’emballe réellement, la prudence restant de mise, la course étant encore très longue.

Intervient alors le premier arrêt au stand –sans changement de pilote pour ce premier pit-stop-  avec changement de pneus et ravitaillement en essence, l’occasion d’assister pour la première fois et en direct au travail des mécaniciens. La scène est difficile à suivre pour le commun des mortels, tant l’action se déroule en accélérée.

Le premier arrêt au stand, moment crucial

Plein d'essence en cours...

Plein d’essence en cours…

La Porsche 997 GT3-R s’engouffre dans la voie des stands, s’arrête à son emplacement avant que les mécaniciens ne se jettent littéralement sur la voiture dans un calme, une sérénité littéralement impressionnante. Mouvements fluides, précis, véloces, juste le temps pour nous de capturer sur le vif quelques clichés, que Franck Perera est déjà reparti tambours battant. Sonnés, voire choqués par cette démonstration de force et de professionnalisme, nous réalisons pour la première fois de manière concrète à quel point les mécaniciens impliqués dans les arrêts aux stands sont surentraînés et condamnés à réussir une prestation parfaite. Une véritable performance de sportif et c’est en cela que ces hommes, souvent dans l’ombre, forcent d’admiration au même titre que les pilotes. Le nombre d’actions réalisées en seulement quelques secondes par ces guerriers casqués de la pit-lane  ne peut que laisser sans voix. Surréaliste serait probablement le terme le plus adapté à la situation…

4 pneus neufs à chaque pit-stop

4 pneus neufs à chaque pit-stop

Mais il faut malgré tout reprendre ses esprits, calmer le rythme de son cœur, car la course continue. Franck Perera poursuit son travail de pilote et laisse exprimer son talent pour remonter jusqu’au 16ème rang du classement « scratch » et à une brillante 6ème place de la catégorie Pro Am. Dans le box, la satisfaction est palpable. Après un peu moins de deux heures roulage, Franck passe finalement le relai à Eric Dermont, qui profite habilement des faits de course et de deux interventions de la voiture de sécurité pour gagner plusieurs places. La Porsche du Pro GT by Alméras pointe désormais à une exceptionnelle 7ème position au général tout en menant la course dans sa catégorie ! Le rêve…

Du rêve au cauchemar…

Franck Perera prêt à prendre le volant...

Franck Perera prêt à prendre le volant…

Néanmoins, comme dans tout rêve, le retour à la réalité s’avère parfois brutal. Lucas Lasserre prend à son tour les commandes de la 997 GT3-R pour se maintenir au second rang de la catégorie, avant qu’une pénalité très dure (raison invoquée, dépassement des limites de la course…) ne le renvoie au stand. La série noire se poursuit lorsqu’une voiture de sécurité, puis un drapeau rouge, interrompent l’épreuve. Un autre pilote, un frère d’arme, vient de sortir violemment de la piste à bord d’une Ferrari 458 Italia. Blessé dans sa chair, le pilote est alors évacué en hélicoptère; l’émotion, l’angoisse et la frayeur se lisent alors sur tous les visages.

La course doit cependant reprendre ses droits, dans cette ambiance pesante. Et c’est Franck Perera qui est chargé de repartir au combat, dans cette atmosphère lourde, sur le coup des 22H30. Nous aussi, sommes contraints de nous reconcentrer sur notre sujet, l’heure du premier ravitaillement nocturne approchant déjà…

Précédent1 of 2Suivant
Use your ← → (arrow) keys to browse

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *