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MotoGP: Abraham “ne s’attendait pas” à être remplacé par Zarco

Johann Zarco saluant ses fans

Remplacé par Johann Zarco chez Avintia pour 2020, Karel Abraham a admis ne pas s’attendre à un tel scénario. Le Tchèque pensait avoir un contrat pour la saison à venir.

Deux jours après avoir appris la rupture de son contrat avec Reale Avintia, Karel Abraham s’est quand même rendu à Jerez pour les derniers tests MotoGP de l’année. S’il n’a pas pris le guidon, le Tchèque s’est confié à Tammy Gorali (commentatrice des Grands Prix sur Israeli TV) quant à sa situation. Dans des propos qui n’engagent que sa personne, il a décrit une sombre affaire quant à son licenciement.

Comme beaucoup de gens, j’ai été très surpris car je ne m’y attendais absolument pas. On pourrait dire que j’aurais pu m’y attendre car la saison n’a pas été géniale. Oui, je suis d’accord. Mais nous avions un accord de deux ans, a-t-il ainsi attaqué.

« Ils ont utilisé des accusations de manquement de payement pour me me virer, mais honnêtement (…) 2019 a été entièrement payé, a continué Abraham. Il y avait des paiements que nous étions censés faire pour la saison 2020, mais nous (…) les avons reportés pour des jours. Nous les avons reportés parce que nous avions des doutes sur les choses qui se passaient dans l’équipe »

Retournement de situation pour Karel Abraham

Car, si au milieu de la saison, l’équipe lui a dit que « tout allait dans la bonne direction et était parfait », ses conditions de travail se sont rapidement dégradées: “À partir de ce moment là, les choses ne fonctionnaient pas vraiment bien. Quand nous sommes arrivés en Malaisie, le gars d’Öhlins (technicien de suspensions, ndlr) n’était pas dans notre équipe. Il était en Malaisie, mais il n’était pas autorisé à travailler avec nous, car il y avait des problèmes »

« C’est pour cela que, nous avons reporté les paiements parce que nous n’avons pas obtenu ce que nous avions convenu dans le contrat et que bien d’autres choses se passaient. Nous avons dit, OK, regardez, tout va plus ou moins bien, mais il y a plusieurs choses dont nous ne sommes pas satisfaits et dont nous voulons parler, a alors admis l’ex-pilote Avintia.

« Et nous voulions avoir une réunion à Sepang, ce que nous avons fait, nous voulions avoir à nouveau une réunion à Valence, ce que nous avons également fait. Nous avons donc de nouveau parlé à Valence, et après les rumeurs avec Zarco, je suis allé voir Ruben (Xaus, l’un des directeurs de l’équipe, ndlr), plusieurs fois, et j’ai demandé ce qui se passait. Et mardi il m’a dit « ne t’inquiète pas, tu as un contrat, tout est en ordre ». J’ai demandé s’ils parlaient à Zarco et il a répondu: « Non, nous ne parlons absolument pas à Zarco, ce ne sont que des rumeurs, ce n’est pas vrai. »

Viré par e-mail

Mais tout s’est rapidement rompu entre l’équipe et son pilote. Et c’est par e-mail que Karel Abraham l’a appris: « Tard vendredi soir, j’ai reçu un e-mail d’un notaire. Je l’ai ouvert et c’était en espagnol, pas en anglais, ni en tchèque. Cela disait : « Bonjour M. Abraham, je suis le notaire d’Esponsorama (l’organisation derrière l’équipe Avintia), voici les documents qui font office d’acte notarié officiel. Il était clair que c’était la fin de notre contrat »

Une fin brutale que déplore Karel Abraham: « Nous avons envoyé un nouveau SMS à Ruben avec : « Hé, qu’est-ce que c’est ? » Pas de réponse. Nous lui avons envoyé plusieurs SMS, mais nous n’avons reçu aucune réponse de sa part. Mais le lendemain, samedi, je lui ai encore envoyé un texto en disant « Hé, regarde Ruben, tu m’as envoyé cet email espagnol, je n’ai aucune idée de ce qu’il y a dedans et demain je pars à Jerez. Je dois y aller ou pas ? » Ce n’est qu’alors que j’ai reçu un message me disant : « Correct, c’est la résiliation du contrat, ne viens pas à Jerez et arrête de communiquer avec moi. »

« Je suis déçu parce que (…) je me disais : « T’es sérieux ? Tu me jettes dehors à coup de pied au cul alors que la saison est terminée et que nous avons un contrat, et tu ne me parles même pas ? ils n’ont rien dit. Je suis ici à Jerez parce que (…) je ne m’attendais pas à cela (…) et j’ai toutes mes affaires de piste. Alors je suis juste venu les chercher et ensuite je m’en vais. »

Selon Abraham, Johann Zarco ne bénéficiera pas d’un meilleur matériel

Après cela, Abrahm assure ne pas avoir l’intention « de rester dans un environnement de course ». Et, à l’image de Hervé Poncharal, le Tchèque ne comprend pas non plus tous les choix de Johann Zarco. D’autant que selon lui, le tricolore ne bénéficiera pas d’un meilleur matériel:

« Je parlais à Ducati à Valence pendant le test (…) et ils m’ont dit qu’ils ne soutenaient pas Zarco. Ils ne sont pas contre lui, mais ils ne le soutiennent pas, donc ils ne lui donnent pas un meilleur matériel (…) Ils m’ont dit qu’Avintia a un seul contrat, et peu importe le pilote qui est sur la moto, c’est la moto qu’ils obtiennent à ce prix. C’est ce que Ducati m’a dit. »

« Zarco faisait partie d’une équipe d’usine. Je sais qu’il n’aimait pas beaucoup la moto, mais (…) il avait un très bon salaire et tout était réglé. L’année prochaine, les rumeurs disent qu’un certain nombre de pilotes quitteront les équipes d’usine, donc de bonnes opportunités. Quoi qu’il en soit, Zarco a quitté cette équipe. Il n’a pas très bien parlé d’eux. Après, il n’a même pas très bien parlé d’Avintia. Puis il se bat pour cela, pour l’équipe Ducati Avintia. Il se bat après avoir quitté l’équipe d’usine, après avoir dit du mal d’Avintia. C’est quelque chose que je ne comprends pas vraiment, mais c’est l’affaire de Zarco, plus la mienne. »

Cette affaire rappelle en tout cas celle vécue en 2018 par le Français Christophe Ponsson. Venu en remplacement de Tito Rabat, blessé à mi-saison, il avait été viré dans des conditions très floues par Avintia après seulement une course. Ceci alors que son contrat lui assurait de disputer au minimum quatre Grand Prix. Gageons que cela n’arrivera pas à Johann Zarco dans les prochains mois.

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