Le Mag Sport Auto

Rallye de Pologne, interview de Jourdan Serderidis

Jourdan Serderidis Rallye de Pologne

Une fois de plus, nous retrouvons Jourdan Serderidis. Premier leader du WRC Trophy après le Rallye Monte-Carlo, il revenait à la compétition pour le Rallye de Pologne, huitième manche du WRC 2017. Voici une interview du pilote après sa deuxième manche, en WRC Trophy, de la saison :

Jourdan Serderidis : Rallye de Pologne, “des spéciales pour grands garçons“.

LeMagSportAuto : 30e au général (comme en 2013) et une seconde place en WRC Trophy, quel est votre sentiment après ce Rallye de Pologne 2017 ?
Jourdan Serderidis : La deuxième place en WRC Trophy est inespérée compte tenu de mes 2 concurrents au départ qui sont tous deux des pilotes « terre ». La 30è place au général est anecdotique. On ne peut pas être décemment fier d’une 30è place avec une WRC, derrière certaines R2. Mais en sachant que le but était de reprendre contact avec cette surface, on peut être content d’être à l’arrivée et de cette position…

LMSA : La pluie s’est invitée sur cette édition 2017, comment gère-t-on ce paramètre ? Avec les ornières, ce n’est pas trop « Bagdad » pour les pilotes qui partent derrière les WRC ? Craig Breen se disait tétanisé vendredi, de votre côté étiez-vous en confiance ?
JS : Au départ j’avais mentionné à Colin Clark que je préfèrais un temps pluvieux. Les ornières ne me dérangent pas tellement, même s’il faut « leur faire confiance » (accepter que ces ornières vont vous garder dans le tournant jusqu’au bout…). Mais la pluie sur une surface dure engendre d’abord (avant de creuser) une couche de « zero grip » très difficile à maîtriser. Je n’ai jamais engrangé la confiance sur ces parties de spéciales, surtout dans les zones très rapides.

LMSA : Vous avez donc pu disputer le Rallye de Pologne sous le soleil et sous la pluie. Est-il plus facile de partir à la faute par temps sec ou par temps pluvieux malgré le fait qu’on soit plus précautionneux sous la pluie ?
JS : C’est beaucoup plus risqué sous la pluie. Sur le sec, c’est le chrono qui vous fait mal, pas les sorties…

LMSA : Qu’avez-vous pensé des nouvelles spéciales de cette année ?
JS : Orzyzs, Prodedrze : tout ça était très bien. Des bons choix. Des spéciales pour grands garçons.

LMSA : Un peu plus de six mois sans rouler sur la terre, cela n’a pas été trop difficile de retrouver vos marques ? Surtout que vous êtes passé d’une R5 à une WRC entre temps.
JS : Le pire est que la DS3 WRC 2015 est plus nerveuse que la 2014 que je connaissais quand même bien sur l’asphalte. Il n’y a pas de mystère en rallye : si vous ne roulez pas, vous ne pouvez pas faire illusion…

LMSA : Cette saison, vous avez obtenu deux victoires scratch sur des rallyes asphalte avec la DS3 WRC. L’adaptation à cette auto semble bien se passer avec cette auto. Cela vous permet-il d’augmenter votre confiance et, donc, votre niveau de pilotage ? A quand la prochaine victoire (pour faire taire quelques mauvaises langues supplémentaires…) ? 😉
JS : Même si je devenais champion du monde, il y aurait encore beaucoup de critiques, simplement parce qu’un pilote nanti attise la jalousie par nature. Donc, je ne m’inquiète plus trop sur ce sujet. On verra ce que l’on peut réaliser au rallye de Luxembourg qui reste un terrain de prédilection pour moi mais qui est devenu aussi un objectif majeur pour tous les pilotes nationaux qui viendront donc aussi avec des armes redoutables.

LMSA : Ce week-end c’est Lara Vanneste qui était à votre droite et pas Frédéric Miclotte. Pourquoi ce changement ? Comment s’est passé le premier rallye WRC avec Lara ?
JS : L’épouse de Fred attend un heureux évènement donc on a décidé de ne pas déplacer Fred durant cette période. Il reviendra à ma droite dès le Rallye d’Allemagne. Lara est une pro avec beaucoup d’expérience. Elle avait des objectifs précis pour la Pologne et les a atteints.

Lara Vanneste et Jourdan Serderidis

Le but a toujours été de jouer le titre

LMSA : Valeriy Gorban a obtenu sa troisième victoire de la saison (en 5 manches sur 7 de disputées). Vous êtes désormais deuxième du WRC Trophy. Le but est-il de jouer le titre ? Votre programme pour le reste de la saison a-t-il évolué ?
Jourdan Serderidis : Le but a toujours été de jouer le titre. Aujourd’hui je suis le mieux placé mais il reste de nombreux impondérables sur mes 4 derniers rallyes donc, faisons les un par un. On fera les comptes à la fin.

LMSA : Encore une fois, la sécurité en Pologne fait débat. Une fois de plus, une spéciale a été annulée pour ce motif. Pensez-vous que cela pourrait amener la sortie du calendrier de ce rallye ? L’engouement était-il toujours aussi fort malgré la pluie ?
JS : Ce rallye est réellement victime de sa popularité. La foule était réellement compacte sur toutes les spéciales. Et malheureusement, j’ai aussi constaté que beaucoup de spectateurs ne se rendent absolument pas compte du danger, en se positionnant systématiquement aux réceptions des jumps, à 2 m de la route. Il va y avoir des drames car même les as de la discipline ne maîtrisent pas 100% de leurs trajectoires…

LMSA : Le championnat, en WRC, semble très serré et plein de suspens. Thierry Neuville peut-il aller chercher le titre cette saison malgré ses deux jokers grillés en début de saison ?
JS : En termes de suspense, nous avons enfin un vrai duel, avec plusieurs outsiders susceptibles de gagner les rallyes. Derrière Sébastien (Ogier, ndlr) et Thierry (Neuville, ndlr), Latvala, Tanak, Sordo, Meeke et Paddon peuvent gagner à chaque fois le rallye. C’est la beauté de la discipline en 2017. Pour la victoire finale, Thierry a l’avantage de la voiture qui me semble la plus homogène sur toutes les surfaces. Mais le pronostic est difficile.

Nous remercions, une fois de plus, Jourdan Serderidis pour ses réponses et le temps qu’il nous a accordé. En lui souhaitant bonne chance pour la fin de la saison, qui s’annonce intense. On lui donne rendez-vous dès le mois prochain, avec le Rallye d’Allemagne 2017 !

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *