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[Test PS4] WRC 8 : Kylotonn vise le temps scratch.

Test WRC 8 : Kylotonn vise le temps scratch.
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WRC 8 : 100% racing, mais pas 100% rallye.

Venons-en aux points négatifs qui fâchent, surtout pour les puristes et les fans du WRC. Comme dans WRC 7, on retrouve certains oublis, certaines incohérences ou certaines approximations qui peuvent surprendre/décevoir dans un jeu vidéo officiel.

On commencera par le mode Saison, ce dernier permet de faire un mode carrière en se concentrant uniquement sur les rallyes de la saison 2019 et en laissant tout le reste de côté. Rouler pour rouler, un pur plaisir. Mais, énorme surprise, il est impossible d’incarner l’un des pilotes officiels du championnat du monde des rallyes ! Pourtant, c’est un peu LE truc qu’on recherche dans un jeu sous licence officielle. Imaginez, dans FIFA, si vous ne pouviez pas faire une saison avec le club de votre cœur. Ou, dans F1, si vous ne pouviez pas faire une saison avec votre pilote préféré. Et bien, c’est ce qui se passe dans WRC 8. Un immense vide, pour une première dans la série… Même dans WRC Arcade sur PS1 il était possible de disputer une saison avec un pilote officiel. Impossible de faire triompher la C3 WRC et Sébastien Ogier, impossible d’offrir le titre à M-Sport quelque soit la catégorie. Oubliez la possibilité de venger les finlandais de la domination française subie depuis 2004. Triste. C’est vraiment un gros oubli et un gros point négatif pour ce WRC 8 ! Espérons que Kylotonn et Bigben rectifient le tir avec une MAJ.

En mode saison, vous pouvez créer votre avatar (nom, prénom et nationalité) et chiper le baquet à un pilote du WRC 2019. En mode Saison, le WRC-2 Pro a totalement disparu ! Encore un gros oubli. La principale nouveauté de la saison 2019 est présente en mode carrière mais pas dans les autres modes de jeu. Étrange. D’autant plus que Kalle Rovanperä, Jan Kopecky, Mads Ostberg, Gus Greensmith ou encore Lukasz Pieniazek sont présents dans le jeu. Encore plus étrange qu’en WRC-2, Kylotonn propose un classement constructeurs… qui n’existe qu’en WRC-2 Pro !

Autre incohérence, présente depuis WRC 6, la possibilité de gagner un rallye avec une JWRC ou une WRC-2 face aux World Rally Cars ! C’est super de proposer un classement multi-classes, mais il aurait été appréciable d’avoir quelque chose de réaliste. Aussi, des points bonus pour la Power Stage sont disponibles dans les catégories WRC-2 et JWRC… alors, qu’en vrai, ces points ne sont que pour les 5 premiers de la spéciale toutes catégories confondues (donc, que des pilotes de la catégorie reine). A l’inverse, les points bonus accordés en JWRC sont absents. Dommage. Bref, il manque un peu de passion rallye dans ce WRC 8, et c’est bien regrettable, surtout pour un jeu officiel de 2019.

Ce n’est pas imputable à Kylotonn, mais il est encore bien triste de voir que la sélection des pilotes WRC-2/WRC privés se fait en fonction du calendrier et des autorisations de WRC Promoter (détenteur de la licence). Ainsi, comme depuis WRC 2010, on retrouve uniquement les pilotes engagés lors des 3 premières manches. Certes, cette année il y a eu un petit effort avec quelques équipages engagés au Tour de Corse (4e manche), mais il manque deux ou trois ténors. A commencer par le leader du WRC-2, Nikolay Gryazin qui a pourtant commencé sa saison en Suède… Ou le français Pierre-Louis Loubet, en lice pour le titre et qui a débuté sa saison en Corse. Surprenant.

En somme, la passion du rallye ne transpire pas, comme le prouve la liste des trophées/succès pas très « fan service » et relativement classique. Un meilleur sens du détail pourrait donner un sacré coup de boost à la série et donner le statut de héros du rallye virtuel à Kylotonn. Des points qui sont soulevés, qui existent, mais qui reste du « chipotage de fan hardcore » car le jeu fait le job comme « adaptation officielle du WRC ». Notre liste de souhaits pour rendre un jeu vidéo WRC encore plus rallye-style qu’une fan-zone est longue mais, rassurez-vous, WRC 8 reste une bonne adaptation de ce sport. On est bien loin d’un piètre Nascar ou même du FIA World Rallycross tronqué dans les DiRT…

WRC 8 : un gameplay plus travaillé mais pas encore parfait.

Depuis WRC 5, Kylotonn se cherche un peu au niveau du gameplay. Plutôt arcade dans les deux premiers opus, la série a pris un virage différent avec le 7. Ce virage se confirme avec ce WRC 8. En 2017, le studio français avait voulu suivre la mode actuelle de la simulation avec un gameplay plus délicat à appréhender et plus réaliste que par le passé. Le résultat faisait débat, comme sur chaque jeu de course au final. Il y avait du bon et du moins bon. Pour ce WRC 8, le studio lyonnais a souhaité poursuivre dans la voie de la simulation. Enfin, ne vous attendez pas à un DiRT Rally, un Project Cars ou un Assetto Corsa. Disons que les développeurs proposent toujours de l’arcade-sim mais ont souhaité faire quelque chose de plus réaliste.

Comme dans tout bon jeu de course voulant instaurer un gameplay un minimum réaliste, de nombreuses aides sont proposées et paramétrables. Dans WRC 8, le résultat est plutôt agréable. Comme sur une vraie voiture de rallye, il est nécessaire de faire le set-up à sa main pour avoir confiance au volant. Que ce soit à la manette ou au volant, WRC 8 vous demandera de travailler vos réglages pour mieux appréhender les spéciales. De même, chaque voiture à un comportement différent et, ainsi, vous pourrez préférer foncer au volant de la C3 R5 plutôt que de la Fabia R5. Seul bémol, une Fiesta R2T19 est plus facile à inscrire dans les virages qu’une WRC… Pas vraiment réaliste.

Sur cet opus 2019, Kylotonn trouve le juste milieu entre accessibilité, réalisme, et personnalisation. Il y a de quoi satisfaire les novices comme les pilotes assidus. On sent que tout a été fait pour booster la partie eSport du jeu (d’ailleurs extrêmement mise en avant durant la communication pré-lancement du titre). Le gameplay nécessite de travailler son pilotage mais reste accessible. Plus que sur le 7 en tout cas. Un bon point.

A l’inverse, le jeu est beaucoup plus punitif qu’avant. La moindre sortie de piste se paye cash avec une pénalité allant de quelques secondes à plus d’une minute. De même, vous avez 6 secondes pour revenir sur la piste à chaque fois que vous allez un peu sur les bas-côtés. Bon pour se perfectionner mais assez énervant à la longue, surtout que c’est loin de la réalité où certains pilotes visitent des parkings visiteurs avant de gagner un rallye… (Kris si tu nous lis). Une sortie est déjà pénalisante, alors recevoir une pénalité en plus peut se révéler être frustrant voire répulsif.

A propos de sorties, la gestion des dégâts a été revue. Désormais, une bonne partie des éléments de décors proches de la route sont destructibles. Une excellente chose. Sur les voitures, les dégâts mécaniques sont multipliés et plus détaillés que par le passé. Malheureusement, le rendu manque encore clairement de réalisme et de travail. Lors de notre test, nous avons pu percuter un rocher de plein fouet sans détruire notre auto… alors que nous étions en dégâts « authentiques ». De même, les crevaisons ressemblent plus à des suspensions cassées qu’à des crevaisons et elles ne se ressentent pas toujours dans la conduite. Aussi ? un choc frontal de nuit ne détruira pas votre rampe de phares… Bref, la gestion des dégâts (physique et visuelle) reste un point négatif des WRC de Kylotonn, il y a encore pas mal de travail à réaliser sur le sujet pour proposer quelque chose de vraiment un tant soit peu réaliste.

Évoquons la navigation dans les menus, ces derniers ayant été totalement repensés. A l’instar d’un Gran Turismo, la navigation se fait avec une fausse souris et n’est pas toujours des plus intuitives. Néanmoins, la charte graphique WRC/WRC Plus est belle et bien présente et permet d’avoir quelques repères. On notera l’excellente idée du menu de fin de spéciale lors d’une partie rapide. Ainsi, plus besoin de repasser par le menu pour choisir la prochaine spéciale. Une très bonne idée fluide et bienvenue. Seul petit regret, l’impossibilité de faire un rallye complet en mode partie rapide. Autre nouveauté, dans le menu de fin de spéciale, la possibilité de voir des statistiques détaillées par rapport à nos performances et celles de nos concurrents. Idéal pour voir dans quel secteur on est meilleur que Tänak et dans quelle partie de spéciale Tänak nous sort le grand jeu ! Une excellente initiative.

Bonne nouvelle, Kylotonn a laissé le mode deux joueurs en écran scindé ! Un vrai plus quand la concurrence oublie bien trop souvent cette option. De quoi bien s’amuser entre fans de rallye lors d’une bonne soirée.

WRC 8 : les éléments se déchaînent.

L’autre grosse nouveauté dans WRC 8, c’est l’arrivée de la météo dynamique. Une première dans la série et pour un jeu de rallye. Quelque chose de rare dans le monde du racing virtuel. Et, on peut dire que Kylotonn a su vraiment frapper fort avec sa météo. Déjà, le mode tempête promet de beaux moments délicats dans un style très « je roule à 30 km/h car je ne vois rien ». Epique. De quoi rappeler les bons moments passés sur les derniers WRC sur PS2 qui proposait un rendu visuel et météorologique détaillé. Le studio français fait encore plus fort avec la possibilité de voir la météo évoluer durant une même spéciale. Vous partez sous la pluie, et vous arrivez sous un grand soleil ! En Espagne, et sur l’asphalte, c’est un sacré défi. Déjà, pour le choix des pneus mais aussi pour assumer ce choix et ne pas se planter en spéciale. Car oui, la météo influence (un peu) sur la conduite et le comportement de l’auto. Un vrai bon point. Bravo Kylotonn !

Les effets de pluie et de flaques sont vraiment réussis !

D’un point de vue visuel, le jeu a également progressé. Sous la pluie, WRC 8 est encore plus joli, plus profond. On regrettera que d’un pays à l’autre le rendu visuel n’est pas aussi bon. Mais, d’une manière générale, l’effort est visible. La modélisation des autos est d’assez bonne facture. Seuls bémols, des intérieurs qui font toujours peu réalistes, et des vitres qui ne font pas vitres d’une voiture de rallye… Trop fines, trop transparentes. Les effets de lumières, comme depuis WRC 5, sont toujours aussi bons. Pour son mode Replay, Kylotonn a voulu proposer quelque chose de plus « télévisuel » et plus dynamique. Malheureusement, il y a une perte de qualité graphique lors des replays. De plus, pas mal de bugs apparaissent lors de ses ralentis (bugs de collision, scintillement, tearing, aliasing…). Regrettable.

Sur le plan visuel, on retiendra les efforts du studio lyonnais. Certes, la concurrence est toujours devant, mais on sent qu’il y a vraiment un réel soin apporté sur le rendu visuel du jeu. Dans les détails, les développeurs ont aussi essayé de soigner les spéciales et de rendre chaque pays différent avec son identité visuelle. Concrètement, on ne retrouve plus les mêmes forêts d’un pays à l’autre. Le travail sur le rendu visuel des routes est vraiment épatant. La Turquie se reconnait au premier coup d’œil avec ses routes caillouteuses et défoncées alors que le Chili propose des routes larges, plus lisses et plus propres. Un bel effort donc.

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