Le Mag Sport Auto

WRC-2, Interview de Jourdan Serderidis

WRC-2 Jourdan Serderidis Pologne

Comme depuis l’an passé, nous vous proposons une interview de Jourdan Serderidis après sa 3e manche en WRC-2 cette saison. Après le Rallye de Monte-Carlo et le Mexique, Jourdan Serderidis avait rendez-vous avec la Pologne. Un rallye auquel il participait pour la 3e année consécutive. En voici son bilan :

Le Mag Sport Auto : 45e au général, 16e en WRC-2, le résultat est moins bon que l’an passé (mais avec une liste d’engagés bien plus importante), quel est votre sentiment après ce Rallye de Pologne 2015 ? La première journée fut, semble-t-il, particulièrement difficile ?!

Jourdan Serderidis : Je suis plutôt satisfait de ma 16è place en WRC-2 compte tenu de l’entry list. Intrinsèquement, 25 des 27 pilotes étaient plus rapides que moi sur terre. Mais j’espérais un top-30 au général, surtout après mon shakedown où j’avais réalisé le 38è temps. La réalité, c’est que nous nous sommes trompés de setup, beaucoup trop souple pour ces spéciales vraiment très rapides. On s’est focalisé sur le comportement dans le lent mais cette année, ces portions étaient vraiment très limitées, par rapport à 2014. J’ai fait un bon shakedown car après 100 passages, tout était creusé et cela convenait bien. Mais dès le vendredi, j’ai commis deux erreurs qui m’ont coupé la confiance. La première parce que je me suis mis probablement trop de pression. La seconde parce que le comportement du train arrière était vraiment trop balladeur. Après, il faut bien 3 spéciales pour reprendre confiance. Et sans assistance à la mi-journée, les modifications sur le setup étaient vraiment limitées.

L’ES14 annulée suite à un trop grand nombre de spectateurs, était-ce justifié selon vous ? L’engouement autour de ce Rallye de Pologne est-il encore plus important cette saison que lors des deux dernières années ?

JS : Difficile à dire, vu notre position sur la route mais il est clair qu’aux vitesses où nous abordons les jumps, il vaut mieux se tenir à 100 m de la route. C’était loin d’être le cas…

La SSS Mikolajki Arena 1 semblait particulièrement piégeuse au niveau de la montée sur le pont, comment avez-vous négocié cette Super Spéciale ?

JS : Les organisateurs ont bétonné les cordes par rapport à l’année passée où nous pouvions rentrer dans des rails naturels : cela donne plus de glisse, notamment en effet sur la montée du pont. Je suis allé toucher le rail la première fois, mais sans autre conséquence.

Une spéciale à 106,2 km/h de moyenne pour vous (plus de 125 pour les premiers), comment arrive-t-on à rester sur la route à de telles vitesses ? Comment faire pour ne pas partir à la faute ?

JS : Pour moi, c’est la satisfaction du week end : apprendre à garder la vitesse. La clé, c’est de rester « soudé », ce qui permet aux différentiels de vous maintenir sur la trajectoire voulue. Plus vous êtes à l’attaque, plus le comportement est sain. Mais bon, ça va très vite. Entre le vendredi matin et le dimanche après la powerstage, j’ai énormément progressé….

De part ses tracés spécifiques, les notes sur le Rallye de Pologne semblent bien moins importantes que sur les autres rallye, cela n’est-il pas un handicap ? Comme appréhende-t-on un tel rallye ?

JS : Je pense au contraire que les notes doivent être précises à 100%. Entre un jump en droite 10 et un jump sur droite 12, vous restez en course ou vous volez dans le champ ou dans les arbres. Koçi a fait deux fois cette erreur en course. Si vos notes sont vraiment parfaites, vous pouvez passer ces crêtes à fond (comme Tanak) et gagner des secondes entières sur chacune de ces difficultés…

Quelles sont les sensations à l’intérieur de l’auto sur ce rallye ? En quoi différent-elles des autres rallyes terre ?

JS : Pour le copilote, cela doit être éprouvant. Fred m’a fait plusieurs fois remarquer que ça allait vraiment vite.

Peu de pilotes (surtout en WRC) sont partis à la faute ce week-end, comment l’expliquez vous ?

JS : En WRC, je ne peux pas vraiment l’expliquer (enfin, Thierry et Jari-Mati sont passés tout prêts de la correctionnelle…). Dans les autres catégories, dont la nôtre, ce n’était pas vraiment le cas. Demandez à Stéphane (Lefebvre, ndlr) ce qu’il en pense… Quand on attaque, on finit par sortir.

Il vous reste encore 4 manches à disputer, cette saison, en WRC-2, quels seront vos objectifs pour les rallyes à venir ?

JS : Pour ma prochaine course, l’Allemagne, on sera sur notre terrain de prédilection. Je veux rentrer dans les points là-bas, surtout que nous sommes à deux pas de Luxembourg, près de mes sponsors et clients. Pour les dernières manches, on cherchera à se faire plaisir et continuer à progresser.

Jourdan Serderidis WRC-2

Lappi, Ketomaa, Al-Attiyah, Al-Kuwari, Protasov et Tidemand, 6 pilotes semblent être en lutte pour le titre en WRC-2, quels sont vos pronostics pour cette seconde moitié de saison ?

JS : Les Skoda ont marqué les esprits sur la terre. Mais sur l’asphalte, ce ne sera peut-être pas aussi impressionnant. Par contre, le fait que ce soit un team usine qui les supporte, je trouve que cela dénature l’esprit du WRC-2. Pour cela, j’aimerai que Yuri Protasov l’emporte. D’autant que Stéphane Lefèbvre roulera en WRC sur les manches asphalte…

Nous remercions une fois de plus Jourdan Serderidis pour sa disponibilité et ses réponses.

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