Le Mag Sport Auto

Circuit Paul Ricard : le système d’arrosage artificiel (essais F1)

Circuit du Paul Ricard

Les 25 et 26 janvier derniers, Le Mag Sport Auto se rendait sur le circuit du Paul Ricard en vue de suivre les essais de la Formule 1, séances qui étaient initiées par Pirelli, désireux de tester de nouveaux mélanges de gommes “pluie”. Les écuries Mclaren Honda, Red Bull Tag et Ferrari avaient été conviées à ces tests par le manufacturier Italien. L’occasion pour nous de vous proposer un reportage sur le Circuit du Castellet et, plus particulièrement, sur son système d’arrosage artificiel, unique en son genre. Coup de projecteur !

Circuit du Paul Ricard : un système unique en Europe

Paul Ricard, circuit du Castellet. www.lemagsportauto.com

Circuit du Paul Ricard, arrosage de la piste

Avec le tracé du Paul Ricard (83, Var), la France dispose d’un atout unique en son genre en Europe, grâce à son système d’arrosage artificiel ultra-moderne et sophistiqué permettant aux écuries de différentes catégories (Formule 1 mais aussi, Endurance ou encore, GT) de venir tester leurs machines dans des conditions de piste humide. Chaque année, de multiples équipes issues de l’Europe entière font ainsi le déplacement, afin de profiter également des conditions climatiques, moins rudes dans le Sud de la France, particulièrement en hiver, période d’inter-saison logiquement convoitée en vue de préparer une nouvelle saison.

Concrètement, le Paul Ricard dispose de plus de 400 asperseurs répartis sur l’ensemble du circuit permettant de reproduire idéalement les conditions de piste connues par les pilotes et écuries en cas de pluie. Ce sont ainsi 20 mètres cubes d’eau par minute qui peuvent être propulsées, soit environ 3 millions de litres d’eau par jour, pour des essais comme ceux réalisés par Pirelli cette année. Additionnellement, deux véhicules des sapeurs-pompiers sont mis à contribution, notamment dans le but d’arroser la voie des stands dans toute sa longueur, cette dernière n’étant pas munie de systèmes d’arrosage.

Circuit du Castellet, bassin récupération. www.lemagsportauto.com

Bassin récupération des eaux de pluies, Paul Ricard.

Mais d’ou vient cette eau ? Là encore, les responsables du circuit du Paul Ricard ont pensé à tout en créant un bassin de récupération des eaux de pluie. L’eau projetée par les arroseurs est ensuite récupérée à hauteur des 2/3 à l’aide de pompes et de grilles récupératrices puis rejetée directement dans le lac du circuit, ce qui permet de conserver une bonne partie des quantités d’eau récupérées naturellement. Ce qui va dans le sens de l’environnement, un atout de plus.

Plus concrètement, en prenant toujours en exemple les derniers essais F1 Pirelli, l’arrosage de la piste permet aux pilotes de rester en action entre 15 et 20 minutes avant d’interrompre la séance afin de lancer un nouveau cycle d’arrosage, soit une bonne quinzaine de minutes à chaque fois, afin d’obtenir une couche d’eau homogène sur l’ensemble du circuit.

Formule 1 : Essais du Paul Ricard, les images

La question de la rentabilité

Raikkonen, essais Pirelli : www.lemagsportauto.com

Kimi Raikkonen, Ferrari, Paul Ricard essais Pirelli

Questionné au sujet de la rentabilité d’un tel système, Stéphane Clair, Directeur du circuit avec qui nous nous sommes entretenus, n’y est pas allé par quatre chemins, impossible de rentrer dans ses frais compte-tenu des coûts engendrés par l’exploitation de ce système d’arrosage perfectionné. D’autant que le budget nécessaire à la mise en place d’une ou plusieurs journées sur le circuit dans ces conditions ne rend le système accessible qu’à quelques écuries ou manufacturiers disposant de fonds suffisants. A titre d’exemple, S.Clair évoquait Toyota F1 qui, lors de son épopée en Formule 1 il y a quelques années, avait loué la piste en vue d’effectuer des tests dans des conditions humides.

Outre la Formule 1, le monde de l’Endurance fait également régulièrement appel au système d’arrosage en vue de simuler l’arrivée fortuite de la pluie durant une épreuve, notamment en pleine nuit. Dans ce cas de figure, les responsables du circuit déclenchent l’arrosage de la piste de manière totalement aléatoire, sans avoir prévenu au préalable les écuries avant d’envoyer en piste la safety-car, dans le but d’entraîner les équipes, pilotes et mécaniciens, par exemple, pendant les 24H du Mans. Idéal pour mettre à l’épreuve la capacité de réaction et la gestion du stress au sein d’une écurie dans son ensemble et en conditions proches du réel, avec l’enjeu en moins.

La Safety-Cars du circuit du Castellet. Crédit photo : www.lemagsportauto.com

Safety-Car Audi, circuit Paul Ricard

D’autres “clients” sollicitent également le Paul Ricard comme des constructeurs d’automobiles désireux de tester leurs futurs modèles dans toutes les conditions.

Pour en revenir à cette question de la rentabilité, Stéphane Clair nous confiait que le but de l’opération demeurait d’attirer des structures, constructeurs et écuries venant de l’Europe entière, grâce à cette valeur ajoutée qui peut permettre de “fidéliser” et de promouvoir le circuit du Paul Ricard, par ailleurs à la pointe en matière de sécurité et d’infrastructures. C’est donc avant tout pour des raisons d’image que le système en question a été étudié puis mis en place.

Le “Grade 1” pour prétendre à un GP de Formule 1

kimi raikkonen ferrari 2016 : Crédit www.lemagsportauto.com

Au-delà de ces considérations, le second objectif lié à l’installation du lac de récupération était d’obtenir le fameux “Grade 1” pour le Paul-Ricard, précieux sésame nécessaire à un éventuel postulat pour intégrer le calendrier du championnat du monde de Formule 1. Car, évidemment, en l’absence de Grand-Prix de France de F1, le Paul Ricard représenterait le candidat idéal. Reste cependant la question de la localisation du circuit, sujet épineux que nous évoquerons dans un prochain article…

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *