Le Mag Sport Auto

Formule 1 : l’accrochage Hamilton/Raikkonen suscite la polémique

F1 : Toto Wolff devant le logo Mercedes

Il y avait beaucoup de tension dans l’air, dimanche dernier, lors des interviews post-Grand-Prix des trois pilotes ayant terminé sur le podium, à Silverstone. Les deux pilotes Ferrari semblaient, d’ailleurs, très ennuyés, lorsque Lewis Hamilton livra son sentiment sur l’incident du premier tour.

Kimi Raikkonen plaide coupable

Pénalisé par les commissaires, Kimi Raikkonen plaidait coupable, après avoir sorti Lewis Hamilton dans le premier tour. Ce dernier était, pour sa part, responsable d’avoir loupé son envol, fait qui l’a immédiatement placé sous la menace de Raikkonen. La suite, nous la connaissons et, bien évidemment, Sebastian Vettel sort grand gagnant de cet accrochage, alors que la Mercedes no44 paraissait clairement plus rapide que toutes ses concurrentes, sur ce Grand-Prix de Grande Bretagne 2018. Mais en Formule 1, comme nous l’observons régulièrement, le pilote le plus véloce n’est pas toujours récompensé. Et cette-fois, c’est le Britannique qui a fait les frais de cette réalité.

Mercedes accuse haut et fort

Sans doute très frustré, Lewis n’a pu résister à la tentation de sous-entendre qu’une stratégie “particulière” avait été mise en place, chez Ferrari. En clair, Raikkonen aurait été missionné par ses patrons pour mettre Hamilton hors course. Si la chose n’a pas été formulée de la sorte par le pilote, en revanche, les cadres de l’écurie allemande ne s’en sont pas privés :

“C’est un incident de course malheureux. Au Castellet, nous nous sommes déjà fait sortir, c’est la deuxième fois, cela nous coûte beaucoup de points au championnat. Comme le dit James Allison, c’est soit délibéré, soit de l’incompétence, à nous de choisir.”  Toto Wolff sur Sky Sports.

Incompétence ou malveillance, nous ne saurons jamais si les accusations sont fondées, ou non. Toutefois, le langage corporel des pilotes Ferrari, en conférence, en disait long sur leur embarras. De là à les accuser, il n’y a qu’un pas, que nous ne franchirons pas. Mais, nous savons qu’en Formule 1, comme dans n’importe quel autre sport, la triche existe et existera toujours. La plupart du temps, cela reste en interne et n’est pas révélé au public, sauf dans des cas précis, notamment sous l’ère Briatore avec Benetton puis Renault. Dans d’autres cas, tout le monde sent qu’il s’est passé quelque chose, mais l’affaire en reste-là. Ainsi va le sport en général, malheureusement, qui reste un business avant tout, pour nombre de ses acteurs. Le Football, les Jeux Olympiques, le Cyclisme, le Tennis ou encore, le Hand, chaque sport traîne ses propres affaires. C’est la nature humaine, perfectible, qui veut cela. Et cela ne touche pas que le sport…

La F1, un business mais aussi, un sport !

Néanmoins, le fait de remettre en cause l’intégrité de Ferrari de la sorte reste dangereux, car de nature à remettre en question les résultats de, pour ainsi dire, tous les Grand-Prix. Ce qui nuirait à la F1 en général et aux passions qu’elle suscite. Les manoeuvres frauduleuses -ne soyons pas naïfs, existent, oui, mais cela ne signifie pas pour autant qu’elles se terrent dans tous les recoins. Les fans ont besoin de rêver, de prendre du plaisir et non de suspecter constamment leurs idoles de triche.

Pour autant, Kimi Raikkonen aurait-il accepté de répondre favorablement à une éventuelle demande anti-sportive de la part de ses patrons ? Nous ne détenons pas la réponse, sachant que le Finlandais n’a, selon nous (avis qui nous appartient…), pas le profil pour s’adonner à ce type d’action. Cependant, si Ferrari venait à annoncer la reconduction de son contrat (alors que les rumeurs font état d’une signature imminente voire, effective, de Charles Leclerc à sa place) pour l’année prochaine, la théorie du complot reprendrait de plus belle, concernant cet accrochage du Grand-Prix de Grande Bretagne. Dans le cas contraire, les doutes se dissiperaient, peut-être.

Mais au final, Ferrari a été plus forte…

Quoiqu’il en soit, nous retiendrons de cette course la défaite de Mercedes, qui n’a pas su conserver l’avantage de la pole position, offrant ainsi la victoire à Ferrari. Et cela, c’est une réalité, que le pilote ou l’équipe en soit responsable. A retenir aussi, les formidables progrès de Ferrari, qui dispose désormais de la meilleure monoplace sur quasiment tous les circuits. Coup de chapeau également aux stratèges de la Scuderia et aux ingénieurs de Shell/Ferrari, qui ont rendu le V6 Italien plus puissant que n’importe quel autre. Cela n’enlèvera rien à la superbe remontée de Lewis Hamilton (et sa pole, avec une monoplace un ton en-dessous) mais aussi, à son absence sur la piste après la course, alors qu’il était attendu pour répondre aux questions de Martin Brundle. Une attitude également sujet à polémique.

Voilà qui nous promet une belle bataille, en Allemagne, avec un Hamilton qui souhaitera prendre sa revanche sur les terres de son grand rival. De son côté, Sebastian Vettel aura à coeur d’enfoncer le clou pour aller au bout de ce rêve de tifosis, qui commence sérieusement à prendre forme…ce qui le propulserait, cette-fois, au panthéon de la Formule 1, aux côtés des “légendes” de ce sport. Mais nous n’en sommes pas là…

4 Comments

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *