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Rétro : Il y a 61 ans… Seulement dix pilotes inscrits pour la course !

C’était un 19 janvier, en 1958… Il y a 61 ans, Stirling Moss faisait triompher pour la première fois en Formule 1 une monoplace à moteur central-arrière. Une victoire obtenue lors d’une course amputée de plus de la moitié des concurrents inscrits cette saison-là !

L’Avgas dérange

Cette saison 1958 marque la fin du carburant “libre” en Formule 1. Désormais, les équipes devront utiliser un carburant similaire à l’essence du commerce, nommé “Avgas”, mais à l’indice d’octane plus élevé. Cette décision prise par la FIA ne manque pas de faire réagir les constructeurs anglais, déjà présents en nombre dans le championnat. Vanwall, Cooper, Connaught, BRM : les quatre écuries s’opposent à ce nouveau règlement instauré tardivement et qui les oblige à apporter d’importantes modifications sur leurs voitures.

Le Grand Prix d’Argentine donne le coup d’envoi de la saison 1958. Se déroulant dans l’hémisphère sud, la course est programmée pour janvier afin de profiter de l’été austral. Les écuries britanniques s’allient et demandent un report pour le mois de mars afin de jouir d’un délai supplémentaire pour mettre les monoplaces à jour. Requête rejetée par la FIA !

Plateau minuscule

Les deux parties ne trouvent pas de terrain d’entente. Et ce GP d’Argentine se disputera sans les équipes anglaises ! Toutes décident de boycotter l’épreuve, réduisant le nombre d’engagés à un total lilliputien de… dix pilotes seulement ! Seules les italiennes Maserati et Ferrari font le voyage à Buenos Aires, avec l’exception Cooper : une T43 à moteur central-arrière, révolution pour l’époque, est engagée par l’écurie privée de Rob Walker.

Jamais en Formule 1 nous avons pu voir un tel nombre de pilotes inscrits. En effet, le GP des Etats-Unis 2005, même si seuls six pilotes étaient au départ, comptait 20 pilotes engagés. La FIA considère un temps de classer l’épreuve comme “hors-championnat” avant de se raviser.

Moss et Cooper : visionnaires

Contractuellement lié à Vanwall, le pilote britannique Stirling Moss est autorisé à se rendre à Buenos Aires pour conduire la Cooper de Rob Walker. Mais Moss a bien failli rester chez lui : il manque d’être éborgné par son épouse quelques jours avant la course. Et il est contraint de conduire sous pilules, pour la douleur, et avec un bandage sur l’oeil blessé !

Malgré tout, le coup de volant légendaire de Stirling Moss reste impeccable. Le pilote britannique n’est pas avantagé par sa Cooper à moteur arrière, qui accuse près de cent chevaux de déficit sur les “dinosaures” Ferrari et Maserati, à moteur avant. Mal qualifié, Moss et Cooper prennent le pari de ne pas s’arrêter en course pour changer de pneumatiques.

Un pari qui va se révéler payant : Moss est leader à la mi-course lorsque tous ses adversaires s’arrêtent aux stands. La chaleur de Buenos Aires malmène ses pneus Continental qui partent en lambeaux. Pourtant, Moss tient bon et remporte la course ! John Cooper tient sa première victoire en Formule 1, la première pour une voiture à moteur arrière. La révolution est en marche…

Aurélien Attard

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